Nigeria: Kamikazes femmes de Boko Haram - Les voilées de l'apocalypse

La fin du Ramadan aura été particulièrement sanglante au Nigeria et au Cameroun voisin. En ce 9e mois béni du ramadan où l'on devrait multiplier les bonnes actions, Boko Haram, la secte qui défie les autoités du « géant de l'Afrique », s'est littéralement déchaînée pendant les dernières quarante-huit heures. Dimanche dernier, cinq personnes ont été tuées dans une église au Nigeria. Au Cameroun voisin, plus d'une vingtaine d'autres ont connu le même sort, sans oublier dans ce même pays l'enlèvement, toujours par la secte, d'une captive de choix, l'épouse du vice-Premier ministre chargé des Relations avec le Parlement, Amadou Ali, de leurs enfants, et le rapt du Sultan de Kolofata, Seiny Boukar Lamine. Jusque-là, le groupe islamiste tapait surtout dans le tas. Est arrivée désormais la saison des morceaux de choix, prélevés visiblement avec une facilité déconcertante. C'est vrai que lorsque quelques sentinelles de faction ont face à eux plus de deux cents assaillants, le combat est presque perdu d'avance. Et ce fut du reste le cas lors de l'enlèvement de l'épouse du vice-Premier ministre camerounais.

Dans notre édition n° 8666 du 18 au 20 juillet 2014, nous nous en alarmions en ces termes : «Quoi dire de Boko Haram qui n'ait encore été dit ? Pas grand-chose, si ce n'est égrener ses multiples exactions et rêver d'une solution, qui n'a jusque-là pas été trouvée, pour éradiquer la pègre tropicale». Aujourd'hui encore, avouons notre impuissance : la solution est loin d'être trouvée. Par quelle corne faut-il finalement prendre ce diable qui, plus grave encore, se féminise. Au nord du Nigeria, à Kano plus précisément, une kamikaze s'est fait exploser devant une station-service, tuant trois personnes et faisant de nombreux blessés. C'était le lundi dernier. La veille, toujours dans la même ville, une autre s'était aussi fait sauter (honni soit qui mal y pense) près d'une université de la ville, blessant cinq policiers. Après les femmes kamikazes palestiniennes, libanaises, tchéchènes et irakiennes, voici venu le tour de celles de Boko Haram, dont la première opération de charme dans le genre remonte au mois de juin dernier, quand une adepte de la secte s'est fait exploser à Gombe au nord-est du Nigeria, tuant une personne.

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