Le procès à l'issue duquel 32 dignitaires du régime Kadhafi ont été déclarés coupables, le 28 juillet 2015, de graves crimes commis lors du soulèvement de 2011 en Libye, a été entaché de graves violations des garanties d'une procédure régulière, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. La Libye a laissé ainsi passer une importante occasion de rendre de manière équitable la justice dans l'ère post-Kadhafi.
La Cour d'Assises de Tripoli a déclaré coupables 32 prévenus, condamnant 9 d'entre eux à la peine capitale et 23 autres à des peines de prison allant de 5 ans à la perpétuité. Le tribunal a acquitté quatre accusés et en a dirigé un vers une institution médicale. Parmi les 38 prévenus initialement déférés devant la justice, figuraient Saïf al-Islam Kadhafi, un fils de Mouammar Kadhafi, ainsi que l'ancien chef des services de renseignement du régime Kadhafi, Abdullah Sanoussi, et deux anciens Premiers ministres, al-Baghdadi al-Mahmoudi et Abuzaïd Dorda. Tous les quatre ont été condamnés à mort. La Cour Suprême libyenne devrait se livrer à un examen indépendant et complet de ces verdicts, y compris à une évaluation minutieuse des éléments de preuve et du déroulement du procès, et elle devrait invalider les condamnations à mort.
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