Après le Burundi et l'Afrique du Sud, c'est la Gambie qui, de la bouche de son ministre de l'Information, Sheriff Bojang, manifeste son intention de prendre ses distances avec la Cour pénale internationale (CPI). L'annonce aurait de quoi surprendre si on n'était pas au « Jammehland », où les volte-face et autres incohérences du dictateur, constituent un mode de gouvernance.
En effet, rien qu'en mai dernier, Yaya Jammeh avait volé au secours de sa compatriote, Fatou Bensouda, procureure de la CPI, constamment sous les feux des critiques, en ces termes : « Son job est difficile et, contrairement à ce que j'entends, la CPI ne vise pas spécialement l'Afrique ». Il s'en était même pris aux frondeurs, estimant qu'ils sont pris au piège de leurs propres turpitudes. Pourquoi donc ce revirement spectaculaire ? Officiellement, les autorités gambiennes ressassent la rengaine bien connue de la politique du « deux poids, deux mesures », accusant la CPI de « persécution envers les Africains, en particulier leurs dirigeants », alors qu' « au moins 30 pays occidentaux ont commis des crimes de guerre », sans être inquiétés depuis la création de cette juridiction.
...