Sitôt ouvert, sitôt suspendu ! C'est le moins que l'on puisse dire du procès de l'ex-chef de la junte malienne, Amadou Haya Sanogo, ouvert hier, 30 novembre 2016 dans une salle de spectacles ; la salle d'audiences du tribunal de Sikasso étant visiblement trop petite pour le millier de personnes qui s'étaient mobilisées pour la circonstance. Poursuivi pour « assassinat et complicité d'assassinat », le tombeur du président Amadou Toumani Touré (ATT) encourt la peine de mort, s'il est reconnu coupable dans l'affaire dite des « Bérets rouges ».
Du reste, même si le prévenu nie les faits, pour les juges, il ne fait aucun doute que « la décision prise d'enlever et d'exécuter les 21 bérets rouges, est une décision prise par les responsables de la junte » d'alors. En tout cas, le procès promet d'être long et plein de rebondissements. Toute chose que reconnaît le procureur général, Mamadou Lamine Coulibaly, qui l'a exprimé en des termes, on ne peut plus clairs : « le procès mettra le temps qu'il faut pour la manifestation de la vérité ». Déjà, on a assisté à une véritable passe d'armes entre le parquet et la défense lorsque le prévenu Sanogo, usant du bagout, s'est présenté comme étant un Général de corps d'Armée ; l'objectif étant de démontrer à l'opinion que le tribunal n'est pas habilité à le juger.
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