Un procès peut en cacher un autre ! C'est le moins que l'on puisse dire. Car, pendant que Blaise Compaoré et son dernier gouvernement, comparaissaient presqu'au grand complet devant la Haute cour de justice pour leur rôle présumé dans la répression sanglante des manifestations des 30 et 31 octobre 2014, l'ancien dictateur tchadien, Hissène Habré, suivait attentivement l'énoncé du verdict de son procès en appel.
En effet, déjà condamné en première instance à la prison à perpétuité pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité, actes de tortures et viols, l'ex-chef de l'Etat tchadien a vu sa peine confirmée par les Chambres africaines extraordinaires. Or, ses avocats commis d'office espéraient un acquittement ; eux qui, dénonçant des erreurs de procédure, estimaient que l'un des juges en première instance n'avait pas les dix ans d'ancienneté requis pour siéger au sein de la juridiction spéciale ayant jugé Hissène Habré. Soit dit en passant, le prévenu lui-même, faut-il le rappeler, n'a jamais, depuis l'ouverture de son procès, reconnu la légitimité de la Cour, usant du mutisme comme arme de défense.
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