Afrique: L'Union Africaine invitée à décréter l'Etat d'urgence de l'hygiène et de l'assainissement

21 Février 2019

Les Présidents et Chefs de Gouvernements des pays de l’Union africaine (UA) sont priés de déclarer «l’État d’urgence de l’hygiène et de l’assainissement» dans le continent. Cette invite est l’un des points saillants de l’Appel de Cape-Town lancé, dans l’après-midi de ce jeudi 21 février. C’était lors de la clôture officielle de la cinquième Conférence régionale sur l’assainissement en Afrique (AfricaSan 5/FSM5).

(Envoyé spécial) – La Conférence régionale sur l’assainissement en Afrique (AfricaSan 5/FSM5) a pris fin sur une note d’espoir et un engagement à faire bouger les lignes.

Conscients du retard concédé en matière d’accès à l’hygiène et à l’assainissement pour tous en Afrique, société civile, universitaires, élus locaux, autorités publiques, entre autres participants qui ont pris part au conclave de Cape-Town, veulent des avancées significatives par rapport aux engagements de Ngor (Sénégal), pris en 2015.

Sous la coupole du Conseil des Ministres Africains de l’Eau (AMCOW), cette communauté qui constitue une plateforme d’échanges appelle les Chefs d’État africains à devenir des champions en matière d’hygiène et d’assainissement.

Sur cette lancée, ces volontaires prient l’UA de placer l’hygiène et l’assainissement au cœur des préoccupations de l’Agenda des Chefs d’État et de Gouvernements africains.

Cette invite n’épargne pas également AMCOM qu’ils prient de continuer à appuyer le processus militant à faire face à la crise de l’assainissement sur le continent.

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35 pays s’engagent à travailler ensemble

En attendant d’obtenir une volonté politique beaucoup plus solide au niveau africain, la rencontre du Cape a suscité un élan nouveau pour une concrétisation les ambitions affichées pour le continent.

Les acteurs qui y ont pris part veulent rester attacher aux engagements de Ngor, pour un accès universel à l’assainissement et à l’hygiène d’ici 2030 en Afrique.

Ils réaffirment ainsi leurs engagements à appuyer les gouvernements dans leurs efforts.

Dr Canisius Kanangire, Secrétaire exécutif d’AMCOW confie que 35 pays ont décidé de travailler ensemble, pour parvenir à des résultats palpables dans les 12 mois à venir.

A l’en croire, ces nations africaines qui se sont investies vont procéder par priorité, en mettant en œuvre les engagements de Ngor, pour combler les écarts qui existent en matière d’hygiène et d’assainissement.

Dans cette dynamique, ces pays vont faire des études pour recenser les populations vulnérables et plaider en faveur de l’amélioration des budgets pour influer sur les décisions, inclure plus d’institutions et faire prendre en compte les attentes des populations.

Ces pays africains ambitionnent également de développer des stratégies pour l’hygiène et l’assainissement, en renforçant la capacité des ressources humaines engagées.

Des plaidoyers pour la promotion de l’éducation en hygiène et en santé ne seront pas occultés.

Sur cette même lancée, ces pays ont décidé de continuer leurs engagements et d’échanger leurs expériences durant les 12 mois, afin de mesurer les progrès accomplis.

A cet effet, souligne M. Kanangire, un document de 6 pages a été produit pour développer une vision pour la mise en œuvre des engagements de Ngor, d’ici la prochaine AfricaSan 6/FSM6 prévue du 15-19 février 2021.

Vers un plan d’action national pour l’eau et l’assainissement en Afrique du Sud

Venu président la cérémonie de clôture, le ministre de l’Eau et de l’Assainissement de l’Afrique du Sud, dit être plus que renforcé dans la conviction qu’il avait par rapport à l’importance de l’eau et de l’assainissement.

Après tout ce qu’il a entendu, en matière d’urgence et de solutions proposées, M. Gugile Ernest Nkwinti pense être dans l'obligation de développer un Plan d’action national pour l’eau et surtout pour l’assainissement.

Pour lui, cette conférence a donné aux décideurs le pouvoir et plus d'arguments pour convaincre et sensibiliser sur l’importance de l’eau et de l’assainissement. Il juge anormale, en 2019, de continuer à entendre parler de défécation à l’air libre.

Il appelle ses pairs à s’engager dans le sens de ce proverbe sud-africain qui dit : «L’eau, c’est la vie. L’assainissement, c’est la dignité».

Devant l’importance des attentes des populations en matière d'assainissement, le ministre Ernest Nkwinti pense que beaucoup d’efforts doivent être faits pour réaliser les objectifs qui ne peuvent être atteints qu’en travaillant ensemble.

Dans un élan d’espoir, il a ainsi souhaité que cette conférence, qui vient de baisser ses rideaux à Cape-Town, soit le début d’un voyage riche pour la transformation des pays africains, avec l’assainissement durable pour tous.

Rendez-vous est ainsi pris pour le FSM 6 qui, selon le Dr Canisius Kanangire, Secrétaire exécutif d’AMCOW, sera une plateforme pour mesurer les progrès.

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