Il s'était engagé à ne pas occuper le fauteuil présidentiel pendant longtemps, mais le virus du pouvoir a manifestement eu raison de lui. Le président gambien, Adama Barrow, a été rattrapé par la réalité. A grands pas. Elu à la tête de la Gambie en 2016, il a quelque peu déçu ses compatriotes à l'épreuve du pouvoir. Adama Barrow semblait pourtant susciter un véritable espoir, contrairement à son prédécesseur, le dictateur Yaya Jammeh, qui n'avait pas voulu lui céder le trône malgré sa défaite, n'eut été la pression de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Cet homme d'affaires de 56 ans, qui s'est essayé avec succès à la politique (son élection a été une surprise), avait indiqué ne pas vouloir tenir le gouvernail pendant plus de trois ans sur son quinquennat. Une déclaration qui avait été accueillie avec enthousiasme dans les rues de Banjul. Mais à la vérité, cette décision visait à respecter l'esprit de la charte fondatrice de la Coalition de partis d'opposition qui l'avait porté au pouvoir. Le document prévoyait que Adama Barrow devait diriger un gouvernement provisoire, avant de se retirer pour permettre l'organisation d'une élection présidentielle anticipée, à laquelle tous les candidats de l'opposition allaient se présenter dans des " conditions pleinement libres et démocratiques ".
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