L'importante communauté libanaise installée au Togo attend ce lundi le résultats des élections législatives.
Pas de surprise, semble-t-il. Le scrutin devrait maintenir au pouvoir une classe politique accusée de corruption et d'incompétence, et tenue pour responsable d'une crise socio-économique inédite.
Les groupes d'opposition espéraient obtenir plusieurs sièges, fait rare dans un pays régi par un laborieux système de partage du pouvoir entre communautés religieuses dominées par des partis politiques traditionnels.
Le ministère libanais de l'Intérieur a annoncé une participation de 41% après la fermeture des bureaux de vote alors que quelque 3,9 millions d'électeurs étaient appelés à voter pour renouveler les 128 membres du Parlement.
Ce scrutin était l'occasion pour beaucoup d'électeurs d'exprimer leur frustration face à l'élite au pouvoir largement tenue pour responsable de la pire crise socio-économique dans laquelle est englué le Liban depuis 2019.
En près de deux ans, la monnaie nationale a perdu plus de 90% de sa valeur sur le marché noir et le taux de chômage a presque triplé. Près de 80% de la population vit désormais en dessous du seuil de pauvreté, selon l'ONU.
Selon des résultats préliminaires qui ont filtré en soirée, des candidats indépendants ont effectué des percées dans plusieurs régions, notamment dans le Sud du Liban, bastion du Hezbollah.
Les élections se tiennent conformément à une loi adoptée en 2017, à l'avantage des partis au pouvoir, et en l'absence du principal leader sunnite Saad Hariri, qui les boycotte.
En 2018, les législatives avaient été dominées par le Hezbollah et ses alliés, notamment le Courant patriotique libre (CPL) du président Aoun et le mouvement chiite Amal, du président du Parlement Nabih Berri.
Une grande partie des candidats, parmi les partis traditionnels et les indépendants, ont mené leur campagne avec des slogans "souverainistes", accusant le Hezbollah de servir les intérêts de l'Iran et de maintenir son emprise sur le Liban grâce notamment à un important arsenal militaire.
Un important dispositif de sécurité a été déployé pour le scrutin, mais plusieurs incidents ont été signalés dans les régions où le Hezbollah est fortement présent, impliquant des partisans de formations rivales.
La classe politique est inchangée depuis la fin de la guerre civile il y a trois décennies.