Madagascar: Emeute à Manakara - Une foule en furie s'attaque à un Chinois

Le ressortissant chinois est un organisateur de jeux de hasard. Une personne qui prétendait être le gagnant d'une loterie valant 50 millions d'ariary est venue récupérer son argent.

Le Chinois a cependant refusé de le payer sous prétexte que le ticket était un faux, une photocopie montée. La situation a vite tourné au vinaigre. Le " gagnant ", en colère, s'est plaint auprès des locaux et la nouvelle a vite fait le tour des quartiers. En un rien de temps, une foule en effervescence s'est rendue au kiosque de jeux de hasard. Une foule, principalement composée de jeunes personnes emportés par le phénomène de groupe, a pris pour cible l'endroit. Ces derniers voulaient à tout prix s'attaquer au ressortissant chinois.

Les forces de l'ordre locales ont dû intervenir pour maîtriser la situation. Jets de grenades lacrymogènes d'un côté et jets de pierres de l'autre. Une topologie somme toute classique pour les cas du genre. L'organisateur de jeux a été évacué des lieux pour préserver sa vie. Après au moins deux tours d'horloge, le calme est revenu et la situation a été maîtrisée non sans faire de dégâts. Le bilan officiel fait état de trois blessés graves du côté des forces de l'ordre et deux civils notamment une femme et son bébé. Une enquête a été ouverte sur cette affaire qui a failli détruire la ville de Manakara.

Elle devrait être orientée sur trois sujets. Le premier, la falsification ou non du ticket de la part du joueur, le second, le refus de payer de la part de l'organisateur chinois. Le troisième consiste à l'incitation à la rébellion. Les vindictes populaires continuent d'inquiéter dans le pays car cette pratique tend à être normalisée. Outre la vision classique de la perte de confiance envers les autorités, d'autres facteurs pourraient expliquer le phénomène. Dans les milieux ruraux, la mise en place des " Dina ", qui consistent à donner de l'autorité à un groupe villageois pour prêter main-forte aux forces de l'ordre ainsi qu'à la justice, continue de faire polémique. Les personnes appelées à venir en aide abusent quelquefois de leur appartenance à l'organisation (Dina).

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En milieu urbain, bon nombre de malfrats récidivent également à la sortie de prison. Les gens se prêtent ainsi à la vindicte populaire contre les concernés pour éviter ce genre d'incident. Des cas de figure qui sont maintes fois discutés dans les ateliers de réflexion par les bailleurs sans que des solutions ne soient trouvées pour l'instant.

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