Madagascar: Universités mortes - Les étudiants haussent le ton, le SECES enfonce le clou

L'initiative " université, centre national de recherche morts " commence à peser sur les étudiants des établissements d'enseignement supérieur du pays. Les étudiants exigent la reprise des cours.

"Nous exigeons la résolution, dans les plus brefs délais, des problèmes inhérents à l'Enseignement supérieur et à la Recherche scientifique pour la préservation de la paix au sein de l'Université". C'est ce qu'on peut lire dans une déclaration commune faite par les présidents des associations estudiantines de l'Université d'Antananarivo et adressée au président de la République, à la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, au Directeur des Affaires administratifs et Financiers du ministère de tutelle, au président de l'Université d'Antananarivo et au Syndicat des enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants de l'enseignement supérieur (SECES).

Dans leur déclaration, les étudiants de l'université interpellent tous les responsables auprès du gouvernement pour satisfaire au plus vite leurs revendications. Entre autres, "l'amélioration de la qualité de l'enseignement au sein des universités, notamment l'Université d'Antananarivo ; le paiement dans les plus brefs délais des arriérés de bourses d'études aussi bien de l'année universitaire passée que celle qui est en cours". Les étudiants de l'Université d'Antananarivo exigent également "la clôture de l'année universitaire pour procéder au commencement de la suivante.

%

Ce, par la mise en place d'un calendrier universitaire correspondant au contexte actuel et respectant les normes internationales". De son côté, le SECES section Antananarivo vient d'annoncer une cessation des activités de 72 heures à partir de ce jour. Une décision prise suite à une assemblée générale organisée à Ankatso hier et qui voudrait rajouter de l'huile sur le feu quant aux troubles qui secouent l'enseignement supérieur et la recherche scientifique actuellement.

Tâche d'huile

Le même mouvement est également suivi par les étudiants de l'université d'Antsiranana. "Les étudiants ont manifesté pour le retour des activités pédagogiques au sein de l'Université", nous a confié une source sur place. Selon celle-ci, les étudiants ont affirmé "leur ras-le-bol de la cessation desdites activités depuis plusieurs semaines". "ôiô te hianatr'izahay ! (littéralement : nous voulons étudier)" ont lancé les étudiants pancartes à la main dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, notre source à l'université d'Antsiranana apporte des compléments d'explication. "Il y a encore des établissements qui n'ont pas repris les cours. L'ENSET ou Ecole Normale Supérieure d'Enseignement Technique par exemple n'a pas encore commencé l'année universitaire en cours. Ce sont d'ailleurs, les étudiants de cet établissement qui manifestent actuellement l'exigence de la reprise des cours" renchérit notre source.

D'autres sources avancent que les étudiants de l'Université de Toamasina ont également manifesté leur revendication pour un retour dans les plus brefs délais des cours. À ce rythme-là, les autres établissements d'enseignement supérieur publics du pays vont suivre la tendance. Un effet de tâche d'huile qui risquerait de constituer un foyer de tension de plus à gérer pour le ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (Mesupres). Et qui pourrait valoir des mauvaises notes à l'équipe dirigeante lors de la prochaine évaluation des membres du gouvernement. Si les déclarations des étudiants sont lancées, des observateurs trouvent qu'elles constituent un détournement des attentions face à la "guéguerre"entre le Mesupres et l'Université d'Antananarivo.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.