L'Union générale tunisienne, l'UGTT, boycotte le dialogue national proposé vendredi 20 mai par le président tunisien Kaïs Saïed et annonce une grève générale.
Après s'être arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, le chef de l'État a lancé le processus d'écriture d'une constitution fondant " une nouvelle république ". La centrale syndicale dénonce un dialogue d'apparence.
C'est un camouflet pour le président tunisien. Par un décret présidentiel, Kaïs Saïed a nommé l'un de ses proches, le juriste Sadok Belaïd, à la tête de la commission chargée d'une mission constituante. Celle-ci doit élaborer une nouvelle loi fondamentale pour le pays à travers un " dialogue national " qui exclut totalement les partis politiques.
Seuls interlocuteurs invités à prendre part à l'élaboration de ce texte : les cinq principaux syndicats du pays. Parmi elles, la puissante centrale UGTT. Mais celle-ci a rejeté cette proposition et est entrée dans un bras de fer : non seulement elle appelle au boycott du dialogue national, mais également à une grève générale.
La direction de l'UGTT s'est en effet réunie lundi 23 mai et la décision à l'issue de cette réunion est claire : selon elle, la démarche présidentielle, " n'a fait l'objet d'aucune consultation préalable et ne répond pas aux attentes des forces nationales qui souhaitent la mise en place d'un processus patriotique ". Le syndicat a donc refusé ce qu'il appelle " un dialogue d'apparence " visant, selon lui, à " cautionner des conclusions décidées unilatéralement et à l'avance ".