Afrique: La Tunisie accrochée au Botswana - La faute à tous !

On pensait n'en faire qu'une bouchée, mais le Botswana n'a pas craqué.

La Tunisie s'est donc contentée d'une parité sans saveur. Staff technique et joueurs se partagent la responsabilité de ce semi-échec. Ce faisant, on ne peut pas se justifier en disant que seule la chance nous a manqué pour concrétiser les nombreuses occasions de but que nous avons créées. C'est basique comme explication pour essayer de minimiser tout cela. C'est donc forcément le genre de faux pas qui n'est pas permis face à l'adversaire le plus faible de notre groupe, un onze qui n'aspire pas à une qualification qu'il sait hors de sa portée.

La preuve, c'est cette joie des Botswanais en fin de match, très heureux d'avoir réussi chez eux et devant leur public à arracher un nul inespéré au goût de victoire face aux Aigles de Carthage. L'objectif majeur de ce second match face au Botswana, après le (4-0) contre la Guinée équatoriale, était de tenir un résultat. Avec 6 points, on aurait pris la tête du groupe d'emblée pour ne plus logiquement la quitter et ne pas avoir à peiner jusqu'à la fin pour s'assurer le billet pour la CAN 2023. Maintenant, après ce nul, qui n'était pas dans nos calculs et dans notre feuille de route, il n'est plus garanti de ne pas souffrir pour arracher in extremis la qualification et le voyage pour la Côte d'Ivoire.

Mauvais casting

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Jalel Kadri et son staff sont ainsi tombés dans le piège et n'ont pas pris au sérieux le Botswana dès la première mi-temps. Ils ont pensé qu'ils pouvaient refaire le même coup et le même scénario du match de Radès devant les Guinéens et avoir raison des Botswanais en seconde période. C'était une erreur de stratégie monumentale. Car la clé de la réussite d'un match réside toujours dans le bon choix et dans le bon casting du onze qui débute. Cela n'a pas été le cas avec tout ce chambardement dans la formation de départ. Le défenseur joker, Ali Abdi, aligné côté droit de la défense, Bilel Ifa prenant la place de Nader Ghandri dans l'axe, Ferjani Sassi écarté du milieu de terrain et Issam Jebali choisi pour constituer un tandem offensif inédit avec Seïfeddine Jaziri.

Ce turnover de l'effectif pour un match important au niveau du résultat a déréglé tout le dispositif et a imposé un changement de système de jeu avec un passage au 4-4 -2 et une association maladroite de joueurs qui n'ont pas le profil pour la bonne marche et la réussite de ce nouveau plan d'action.

Il y a eu de gros déchets dans la relance du jeu à partir de l'arrière, des problèmes de construction, de créativité au milieu et une confusion dans les postes et dans les rôles, dans l'animation offensive et dans la finition. L'incorporation de Îssam Jebali comme second attaquant de pointe n'a pas donné plus de profondeur et de verticalité dans le jeu d'attaque, et a plutôt été un frein pour Seïfeddine Jaziri, dont le champ d'action a été limité et pas élargi comme voulu.

Ce dernier a été obligé de "dézoner" et de décaler souvent à gauche pour chercher l'appui de Ali Mâaloul et Naïm Sliti et le pourvoir en ballons à l'extérieur de la surface, alors que le jeu de tête de Sliti le rend utile et efficace à l'intérieur, au point de penalty et dans le jaillissement et la coupure de la trajectoire du ballon au premier poteau. Toutes les actions, infiltrations et percées ont été ainsi concentrées et axées sur le flanc gauche au détriment du côté droit, qui a été totalement absent dans l'apport offensif et même vulnérable dans le boulot défensif avec beaucoup d'espaces décelés par notre adversaire et, heureusement, pour nous, pas utilisés à bon escient.

Oui, il y a eu de nombreuses occasions, mais pas très bien travaillées, pas assez minutieuses pour être converties en buts. Oui, il y a eu des tirs qui ont échoué sur la barre, mais la précision dans le dernier geste et le réalisme dans la finition ont fait défaut. Il aurait mieux valu avoir eu deux ou trois occasions nettes converties en buts qu'une demi-douzaine d'opportunités de scorer pas très bien ficelées pour être bien exploitées

Correctifs tardifs

Jalel Kadri a attendu la pause pour rectifier le déséquilibre dans le système de jeu de l'équipe, dû au mauvais casting lors d'une première mi-temps gâchée. Mais cette fois, c'était trop tard et cela n'a pas été payant. Pour deux raisons. La première est que ce (0-0) de la première période a donné des ailes et plus de confiance et d'énergie aux Botswanais pour croire à l'exploit, au point qu'ils ont réussi à jouer sereinement l'attaque placée et l'attaque rapide après s'être limités à des contres sans danger. La seconde est que notre équipe, chamboulée à tort et à travers, avait perdu son identité, sa cohésion, son collectif, sa fraîcheur physique et sa lucidité d'esprit pour pouvoir redresser la situation et inscrire même dans les dernières minutes le but de la délivrance.

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