Mogadiscio accuse le Kenya d'avoir " violé sa souveraineté ". En cause : la présence d'un drapeau de l'État autoproclamé du Somaliland, lors d'une cérémonie diplomatique organisée mardi 14 juin à la présidence kényane. Nairobi dit " regretter" l'incident, alors que les deux présidents se sont récemment engagés à améliorer les relations entre les deux pays, houleuses du temps de l'ancien président Farmajo.
L'incident qui fâche a eu lieu mardi. L'ambassadeur de la Somalie au Kenya est convié à la présidence pour une cérémonie et remarque à son arrivée la présence d'un drapeau du Somaliland, région séparatiste de la Somalie. Colère du représentant diplomatique qui en réfère à Mogadiscio et claque la porte de l'évènement, en accusant le Kenya d'avoir ainsi " violé sa souveraineté ".
Nairobi prend l'affaire au sérieux. Rapidement, le ministère kényan des Affaires étrangères publie un communiqué pour regretter " la présence inappropriée " de ce drapeau somalilandais et pour "réaffirmer sa reconnaissance de la souveraineté d'un gouvernement fédéral somalien unique ". Le communiqué ne précise pas en revanche si la présence drapeau signifiait qu'un émissaire du Somaliland était lui aussi convié à la cérémonie.
Car ces dernières années, le Kenya a esquissé un rapprochement avec le Somaliland, à mesure que se dégradait sa relation avec l'ancien président somalien Farmajo. Mais l'élection en mai d'Hassan Sheikh Mohamoud à Mogadiscio pourrait changer la donne et contraindre le Kenya à se distancier du Somaliland pour ne pas froisser le nouveau président somalien. Celui-ci promet, au contraire de son prédécesseur, d'améliorer les relations diplomatiques et économiques entre le Kenya et la Somalie.
Parmi ces mesures, le président Kenyatta Uhuru a promis d'œuvrer à la réouverture des frontières entre les deux pays ainsi qu'à l'augmentation des vols vers Mogadiscio.