Madagascar: Carburant, insécurité, délestage... Le gouvernement attendu sur plusieurs sujets brûlants par les députés

Jour J pour le face-à-face entre le gouvernement et les députés. Un rendez-vous sur fond de plusieurs dossiers chauds sur lesquels l'équipe gouvernementale sera amenée à s'expliquer.

Une demande d'explication. C'est à qui pourrait ressembler le premier et certainement, le dernier face-à-face entre les députés et le gouvernement, durant cette première session du Parlement. Un exercice prévu pour deux jours, à partir d'aujourd'hui. Des sujets d'actualité bouillants devraient dominer les différentes interventions.

Le format de la séance plénière de deux jours qui se tiendra, pour l'occasion, au Centre de conférence internationale (CCI), d'Ivato, est taillé sur mesure afin de permettre aux députés de cuisiner l'équipe gouvernementale. Elle conjugue la présentation du rapport d'exécution de la politique générale de l'État, par le gouvernement, avec les questions des députés et les réponses des membres de l'Exécutif. Sauf revirement, les membres de la Chambre basse ne devraient pas ménager leurs invités.

Ce premier et dernier rendez-vous entre l'Assemblée nationale et l'équipe de Christian Ntsay, Premier ministre, se tient dans une conjoncture socioéconomique difficile. La hausse du prix du carburant prévue en juillet, notamment, est dans toutes les têtes. Tous appréhendent ses conséquences sur le coût de la vie. Déjà les transports urbains brandissent la menace de doubler le tarif des tickets et exigent, sinon, une compensation de la part de l'État. Les transporteurs sur les lignes régionales et nationales, ainsi que les transporteurs de marchandise préparent, également, une réaction économique à la hausse du prix à la pompe.

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Il y a aussi le relent d'insécurité autant en zone urbaine que rurale. Après un certain temps d'accalmie, les actes de banditisme violents et même meurtriers reviennent en force. De même pour les rapts qui défraient les chroniques. Depuis quelques jours, les cas d'enlèvement d'adolescentes et de jeunes femmes semblent s'être tus à Antananarivo. Dans la brousse, surtout dans le Sud, cependant, les rapts sanglants d'enfants, notamment, les albinos, sur fond de vols d'organes ou de présumés rites de sorcellerie, foisonnent.

Retransmission en direct

Les razzias de village redémarrent, également, dans des localités de la Grande île, pourtant déjà "pacifiées", par les opérations anti-Dahalo, il y a quelques mois. Des hypothèses avancent la difficulté du quotidien, comme raison. Après les aléas climatiques en début d'année qui ont détruit les récoltes, ou encore, l'arrêt d'activité économique telle que l'exploitation de ressources minières en attente de régularisation du secteur et de normalisation du marché qui trainent, les temps sont durs dans des localités reculées du pays.

Le délestage en raison des difficultés économiques de la Jirama, accompagné de coupure d'eau dans plusieurs villes du pays, est la cerise sur le gâteau des difficultés qui pèsent sur le quotidien des ménages. Une situation frustrante et énervante au point de susciter une vive réaction du président de la République, himself. Les députés de la majorité n'omettront pas de complimenter et défendre le gouvernement. Seulement, au regard des scènes constatées durant les tournées présidentielles, ils ne pourront pas omettre de soulever les sujets brûlants du moment. Le face-à-face sera retransmis en direct à la radio et la télévision publique.

Les élus de l'institution de Tsimbazaza s'appliquent toujours à s'afficher comme un porte-parole digne de ce nom de leurs électeurs. Ces derniers temps, le Chef de l'État est interpellé directement par les citoyens sur les maux, comme le délestage. Ça a été le cas à Ambovombe, il y a quelques jours. Ceci bien que le député Jean Michel Henri, élu de cette circonscription, ait éludé le sujet dans son discours durant l'inauguration du nouveau stade de la ville. Il est probable que peu d'élus se hasardent à réitérer cette fausse note en direct, au risque de se faire répudier par ceux qu'ils aiment appeler "le peuple de chez nous".

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