Madagascar: Assemblée nationale - Le PM défend la performance du gouvernement

C'est dans un document d'une trentaine de pages que le Premier ministre synthétise les actions du gouvernement durant l'exercice 2021 et la première moitié de 2022. Une gestion des affaires étatiques dans un contexte de crise, à l'entendre.

Faire face aux urgences, redresser l'économie et le développement. Voilà le fil directeur des actions du gouvernement durant l'année 2021 et le premier semestre de l'année 2022, selon Christian Ntsay, Premier ministre. Une période marquée par la succession de crises globales et locales qui ont fortement marqué la situation socio-économique du pays, à l'entendre.

Cette ligne directrice des actions gouvernementales, le locataire de Mahazoarivo l'a soulignée face aux députés, hier, au Centre de conférence internationale (CCI), d'Ivato. Un rendez-vous durant lequel il a présenté le rapport d'exécution de la politique générale de l'État, à l'Assemblée nationale. S'agissant du premier et dernier face-à-face entre l'Assemblée nationale et l'équipe gouvernementale, les députés ont décidé de faire d'une pierre, deux coups.

La présentation du rapport des activités gouvernementales et la séance de questions et réponses sont ainsi conjuguées en un seul rendez-vous de deux jours. En tant que capitaine d'équipe, c'est Christian Ntsay qui a ouvert les hostilités. Dans un document de trente-et-une pages, il a synthétisé les actions de sa team. A l'entendre, l'Exécutif s'est appliqué à atténuer le choc des crises successives de ces deux dernières années, tout en gardant le cap de sa politique de développement.

%

"Pour commencer, je tiens à souligner que l'Etat a fait de la protection de vie et la préservation du bien-être de la population, des priorités, face à pandémie de la Covid-19, la sécheresse et le Kere dans le Sud, la guerre entre la Russie et l'Ukraine et la successions des forts cyclones", attaque d'entrée Christian Ntsay. Le locataire de Mahazoarivo ajoute que la loi de finances initiale 2022, le plan multisectoriel de riposte au coronavirus et le Plan national de redressement (PNR), en réponse aux ravages des cyclones, vont dans ce sens.

Le rapport des activités gouvernementales dresse ainsi un florilège des actions entreprises par l'État durant un an et demi, pour répliquer aux chocs des crises successives précités. La synthèse faite par le Premier ministre classe ainsi les réalisations du gouvernement en sept rubriques. Il y a, entre autres, le volet redressement, la question du coût de la vie, le développement économique et les actions d'urgence, la sécurité.

Sujets brûlants

Dans la rubrique redressement, le Premier ministre indique que l'exécution du PRN nécessite un budget de 978 millions de dollars. Il ajoute que "suite aux négociations avec les partenaires internationaux, la Banque mondiale met à disposition une enveloppe de 415 millions de dollars pour financer le Plan de redressement, surtout dans le domaine des infrastructures routière, l'agriculture, l'énergie et l'accès à l'eau potable", ajoute-t-il.

Anticipant, probablement, les questions des députés, Christian Ntsay a abordé des sujets brûlants du moment. Au sujet de l'inflation, le locataire de Mahazoarivo a mis en avant les séquelles laissées par la crise sanitaire, aggravée par la guerre entre la Russie et l'Ukraine. Il indique, notamment, que Madagascar importe 60% du blé nécessaire pour faire de la farine dans ces deux pays. Il rappelle, par ailleurs, que ce conflit entraîne une hausse du prix du baril de pétrole sur le marché mondial et en profite pour glisser la question délicate qu'est l'inévitable hausse du prix du carburant sur le marché national.

"L'État réfléchit sur le sujet, surtout, sur les solutions idoines pour limiter l'effet de cette hausse sur les tarifs du transport et le pouvoir d'achat des ménages les plus vulnérables", indique le chef du gouvernement. Il a, du reste, mis le pied dans le plat au sujet de l'épineux débat sur la JIRAMA. Il soutient que la situation de la société d'eau et électricité est la conséquence de la conjugaison d'un problème de gestion et des problèmes techniques.

"La Jirama a besoin d'une politique de développement rapide et efficace. L'Etat lui octroie beaucoup trop d'aide ou de subvention annuelle", déclare Christian Ntsay. Le projet de loi de finances rectificative prévoit, pourtant, d'augmenter la subvention étatique en faveur de la Jirama à 500 milliards d'ariary. Ceci pour stopper les délestages infernaux de ces dernières semaines. Bien que le locataire de Mahazoarivo ait voulu anticiper les invectives des députés sur les sujets brûlants, les membres de la Chambre basse ne s'en sont pas privés.

Dès les premiers instants de la prise de parole des députés, la Jirama, le coût de la vie, l'insécurité, les infrastructures routières, l'éducation, ou encore la concrétisation des Velirano du président de la République ont été soulevés. Un fait a, d'autant plus, rappelé que les temps sont durs, notamment, dans le domaine de l'énergie. A 21 heures, alors que des députés voulaient intégrer le tour de la parole, Christine Razanamahasoa, présidente de l'Assemblée nationale, a indiqué que la séance d'hier devait se terminer à 22 heures.

Selon les explications de la boss de la Chambre basse, ce deadline est imposé par la limite de la quantité de carburant pour alimenter le groupe électrogène du CCI. "Il n'y a pas d'électricité et le carburant restant pour le groupe ne suffira plus que pour une heure, soit à 22 heures. Sauf si monsieur le ministre de l'Énergie consent à nous en fournir plus pour qu'on puisse prolonger la séance", déclare Christine Razanamahasoa.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.