Afrique Centrale: Guerre de l'Est - La voie diplomatique privilegiée comme option idéale

Dans sa communication lors du cinquante-neuvième Conseil des ministres qu'il a présidé le 24 juin, par visioconférence, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, est longuement revenu sur la situation sécuritaire à l'Est du pays ainsi que sur la lutte contre les violences communautaires.

L'occasion était toute indiquée pour le chef de l'Etat de conscientiser les membres du gouvernement en rapport avec la situation de rupture de paix aux conséquences humaines, économiques et sociales désastreuses. Sans ambages, le commandant suprême des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de la police nationale a souligné le fait que le pays fait actuellement face à une agression perpétrée par un groupe terroriste d'inspiration étrangère, avec l'appui irréfutable du Rwanda.

Il a, dans le même ordre d'idées, égrené les effets néfastes de cette guerre imposée qui, a-t-il indiqué, tend à retarder le décollage tant attendu du pays et, par conséquent, contraint, non sans mal, le principe d'intégration des peuples tant vanté par l'Union africaine.

Nonobstant cette situation, le président de la République continue de prôner la voie diplomatique qui demeure, à ses yeux, l'option idéale et privilégiée. Et dans cette approche pacifiste, il écarte notamment ceux des groupes armés réfractaires ainsi que les terroristes contre qui la voie militaire reste la seule issue.

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Dans la foulée, le chef de l'État a tenu à féliciter les groupes armés qui s'engagent déjà et résolument sur la voie de la paix en déposant les armes. Sur la même lancée, il a encouragé les autres groupes armés à revenir au bon sens et à la raison en faisant de même. Tout en réaffirmant sa ferme volonté d'instaurer une paix durable à l'Est du pays, et sans porter préjudice aux efforts déployés sur le terrain par les FARDC qu'il a félicitées au passage, le garant de la nation a stigmatisé les violences communautaires de ces dernières heures.

Gare à la stigmatisation et à la xénophobie

Au-delà de la reconnaissance exprimée vis-à-vis du peuple congolais en mettant l'accent sur sa mobilisation spontanée en faveur des forces de défense et de sécurité, le cinquième président du Congo indépendant a néanmoins mis un bémol. Il a, en effet, tiré la sonnette d'alarme, exhortant ses compatriotes à ne pas céder " à la tentation de l'ennemi en évitant tout discours, tout acte et toute attitude qui friseraient la haine, la discrimination, la stigmatisation et la xénophobie".

A ce sujet, le premier d'entre les Congolais a prévenu sur les dividendes que pourrait tirer l'ennemi de ces agissements en jouant à la victimisation, véritable fonds de commerce rentable auprès des instances décisionnelles internationales. Il a également insisté sur l'hospitalité de la RDC et de son peuple réputé accueillant, pluriel et pacifique. Car, a-t-il dit, "la République démocratique du Congo est et restera une Nation, un vivier de cohabitation pacifique entre communautés dans ce vivre ensemble richement divers qui a toujours fait sa force". Et d'ajouter qu'aucune communauté ne peut se suffire à elle-même et vivre en vase clos.

Enfin, tout en exhortant les communautés à promouvoir un climat d'harmonie, de dialogue permanent et de compréhension mutuelle, dans un esprit d'interdépendance, le chef de l'Etat n'a pas manqué de donner des instructions nécessaires dans cette direction. Aussi, la ministre d'Etat, ministre de la Justice et Garde de sceaux, a été chargée de mener des enquêtes approfondies sur tous les prétendus actes de violences communautaires en rapport avec la guerre de l'Est, et d'en faire rapport.

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