Burkina Faso: Résultats baccalauréat 2022 - Le MENAPLN valide son examen d'essai

Depuis hier 30 juin 2022, les élèves de terminale du Burkina sont fixés sur leur sort. Comme de coutume, joies et peines étaient au rendez-vous lors des proclamations des résultats. La particularité de la session de 2022 du Bac, c'est l'organisation de cet examen par le ministère de l'Education nationale. Il y a aussi le fait que la présidence de certains jurys a été assurée par des enseignants du secondaire comme ce fut le cas au Vénégré et au Bambata. Pour les responsables dans ces lycées, pour une première expérience, le pari a été réussi.

C'est l'heure de la récolte pour plus de 142 000 élèves de terminale qui ont pris part cette année à l'examen du baccalauréat dans notre pays. Après 9 mois de dur labeur, c'est enfin le " verdict ". Au lycée municipal Vénégré, tout était permis. Tels des moines, les candidats accompagnés de leurs proches (parents et amis) étaient plongés dans un silence profond pour mieux écouter la proclamation des résultats. Il était à peu près 10 h lorsque le président du jury 148, logé dans cet établissement, donnait les noms de ceux ayant arraché leur ticket d'entrée à l'université. Rires, pleurs, cris et toutes les expressions possibles pour traduire soit la joie, soit la déception fusaient dans ce temple du savoir. " Ya pas ce chien ", " c'est moi-même ", " je l'ai enfin eu ", voilà, sont autant de phrases qu'on pouvait entendre des admis tels qu'Ulrich Ouédraogo. En effet, après son échec de l'année dernière, 2022 est la bonne pour cet élève de Cetic, en série F4. Se sentant à partir de là totalement libéré, poursuivre les études n'est pas à l'ordre du jour pour lui pour le moment. Mais, " tout est dans les mains de Dieu ", ajoutera-t-il.

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Tout comme lui, c'est l'euphorie chez Colette Kora, qui vient de décrocher son Bac A4 avec la mention "Assez bien" au lycée Bambata, un centre où ont composés 541 candidats, tous de la série A4, répartis dans deux jurys. Et contrairement à son prédécesseur, la suite est toute tracée pour elle : faire des études de journalisme.

A la différence des autres candidats venus accompagnés de leurs amis, Latifatou Balboné avait à ses côtés son géniteur, Abdoulaye Balboné, journaliste au quotidien d'Etat Sidwaya. Loin du terrain pour collecter des infos comme à son habitude, le scribouillard assiste en direct à la proclamation des résultats, laquelle consacre l'admission de sa fille qui entend s'inscrire en droit.

Cap à présent sur le lycée mixte de Gounghin. Là, tandis que certains candidats connaissent le sort qui est désormais le leur, d'autres par contre, venus après la proclamation, restent dans la tourmente. Conséquence, ils ne tiennent pas debout.

C'est par ailleurs dans ce centre de la diversité qu'a composé Gemima Bouda. Contrairement à ses camarades admis, prendre part aux Bac était comme un essai car c'est étant en classe de première que la jeune fille y a pris part. Au finish, le pari en valait la peine selon elle, vu qu'elle a été admise. Et de poursuivre qu'elle se sépare dès lors des bancs en vue de gagner sa vie. Pour ce faire, son choix s'est porté sur l'élevage.

Entre espoir et désespoir

Si les choses sont perdues pour certains candidats en tout cas pour ce qui est du Bac 2022, puisqu'ils ont échoué, ce n'est pas, malgré tout, la fin du monde pour d'autres tels qu'Aminou Bougouma. Accompagné de sa sœur jumelle qui a aussi vécu ce moment difficile l'année dernière, le candidat malheureux ne laissait apparaître aucune tristesse sur son visage. Pour lui, le plus important est d'être en bonne santé, car le meilleur est à venir.

Cet état d'esprit, Harouna Nana l'a d'autant plus que l'espoir est encore permis pour lui. Aux yeux de cet élève du lycée privé Sainte-Hélène de Kamboinsin, composant au jury 149 au Vénégré, être au second tour n'est pas en soi une mauvaise chose dans la mesure où on peut se rattraper. Sa situation actuelle, il la met sur le compte d'erreurs commises dans certaines disciplines. C'est pourquoi il dit économiser son énergie pour la suite au lieu de se lamenter. Et la suite en ce qui le concerne en tant que candidat en F4 va consister à s'armer pour affronter les épreuves de dessin, les mathématiques et les études de cas dans l'optique d'étudier l'ingénierie.

Premier Bac du ministère de l'Education nationale : que retenir ?

Enseignant certifié du secondaire et par ailleurs proviseur du lycée municipal Badnoogo, Emmanuel Nikièma, est le président du jury 148 qui a accueilli uniquement la F4 au lycée municipal Vénégré. Dans ce centre de trois jurys, tous les présidents sont des enseignants du secondaire ; une nouveauté qui résulte du fait que le Baccalauréat est désormais un examen organisé sous la houlette du ministère de l'Education nationale, de l'Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales (MENAPLN). Pour une première expérience, il y a de quoi se réjouir pour le MENAPLN, à en croire Emmanuel Nikiéma. Pour lui, être président a été un défi qu'il dit s'être donner les moyens de relever. Ce qui a nécessité en clair une préparation ; c'est-à-dire mieux maîtriser le logiciel utilisé au Bac.

Hormis cela, c'est une bonne chose pour lui que des enseignants du secondaire deviennent des présidents de jury au Bac car ces derniers côtoient tout au long de l'année scolaire ces élèves de terminale. Ce qui leur permet ainsi d'être très attentifs au moment venu. C'est pourquoi le pari est réussi d'après lui.

Il faut noter par ailleurs que dans son jury, 57 sont admis sur 266 candidats et 56 sont admissibles. En l'absence du proviseur, appelé à d'autres missions, Joséphine Ilboudo, censeure au Bambata, assure le rôle de chef de centre dans ce lycée. Sous sa coupe, deux jurys (tous de la série A4), présidés respectivement par un professeur d'université comme de coutume et un enseignant du secondaire. En dehors des résultats, qu'elle juge acceptables, soit 182 nouveaux bacheliers et 137 au second tour, sur un total de 541 candidats, il y a des motifs de satisfaction en ce qui concerne le volet organisationnel de cet examen. A ce sujet, il n'y a pas eu, selon elle, de changement en tant que tel à ce premier Bac du MENAPLN. Ce qui a changé, c'est peut-être le fait qu'au niveau du secondaire on se sent beaucoup plus engagé.

Proclamation des résultats, une occasion de faire de bonnes affaires

Les proclamations des résultats du Bac sont aussi des occasions pour certaines structures évoluant dans l'enseignement ou même dans la vente des appareils de faire de bonnes affaires. Ce n'est pas Zénith HI-Tech Burkina qui dira le contraire, elle qui a déployé des équipes dans les établissements pour présenter ses produits (ordinateurs, Smartphones... ) aux tout nouveaux bacheliers.

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