Congo-Kinshasa: Un discours amphibologique

Le 29 juin dernier, l'actualité de l'agression de la RD Congo par le Rwanda sous couvert du M23 s'est invitée à New York. On a tout entendu, sauf la pacification de l'est congolais. En effet, l'affirmation de la représentante du SG de l'Onu et cheffe de la Monusco selon laquelle la puissance de feu du M23 est comparable à celle d'" une armée conventionnelle " et non d'un simple groupe armé, n'a pas impressionné le Conseil de sécurité.

Même désinvolture lorsqu'il a été décrit les moyens utilisés par les agresseurs, tels que lance-roquettes et équipements de visée nocturne. En tout état de cause, Bintou Keita n'a pas osé citer le Rwanda. Pas plus que le Conseil ne s'est rappelé ses exhortations à faire libérer des soldats rwandais récemment capturés sur le sol congolais.

Y a-t-il surprise lorsqu'apparaît, le 30 juin, un discours amphibologique ? L'ambassadeur de France, Nicolas de Rivière, plaide en faveur des sanctions contre " ceux qui sont responsables de l'instabilité à l'est de la RD Congo ". Paradoxalement, sur sa propre proposition, le Conseil décide de prolonger d'un an le régime de sanctions qui obligent la RD Congo de solliciter " des notifications préalables à l'acquisition des matériels d'armement " ! Un discours surréaliste. Est-ce que Kinshasa sème l'instabilité en Ituri et au Nord-Kivu ?

Il est notoirement établi que les Anglo-saxons jouent le jeu de Kagamé. La France les a rejoints. Toutefois, leur compromission du 30 juin a poussé le Gabon, le Ghana, le Kenya, la Chine et la Russie à dénoncer une résolution qui " viole la souveraineté de la RD Congo et limite sa capacité à combattre les groupes armés ". En dépit de cette dénonciation, la résolution a été adoptée par 10 voix, dont 3 membres permanents occidentaux.

Une leçon à tirer : face aux intérêts hégémoniques de certains ténors du Conseil de sécurité, Kinshasa se doit d'exploiter toutes les opportunités pour équiper son armée. Et défendre l'intégrité du territoire.

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