Afrique: Surendettement - Kristalina Georgieva évoque " un risque croissant de crise de la dette "

La patronne du Fonds monétaire international (FMI) fait état d' " un risque croissant de crise de la dette ", en raison des emprunts dans le contexte de la pandémie de Covid-19, du resserrement de la politique monétaire et de la hausse du coût du service de la dette en dollars.

Kristalina Georgieva a ajouté que les comités des créanciers de la Zambie, du Tchad et de l'Éthiopie se réuniront bientôt dans un cadre commun du G20, soutenu par le FMI. Une résolution de ces pourparlers était nécessaire pour les trois pays, mais aussi " pour inciter d'autres pays à aller de l'avant ", a-t-elle déclaré. 30% des marchés en développement et émergents ainsi que 60% des pays à faible revenu sont en surendettement ou sur le point de l'être, a-t-elle ajouté. La stabilité financière des pays étant de plus en plus menacée par les chocs mondiaux, la patronne du FMI a appelé à " repenser la manière d'agir davantage dans le sens d'un soutien précoce aux pays, en renforçant préventivement leur résilience à ces chocs. Et cela va au-delà de l'orientation traditionnelle de la politique budgétaire du secteur financier [... ]. Le monde change. Nous comptons sur vous pour aller de l'avant dans ces changements ".

Ces commentaires interviennent dans un contexte d'appels croissants, de la part de la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, sur la nécessité de réformer le FMI et la Banque mondiale(BM) pour mieux relever les défis mondiaux plutôt que nationaux.

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Pour Kristalina Georgieva, la pandémie et les effets généralisés de la guerre en Ukraine montrent que le fonds devrait adopter une vision plus globale de la notion de résilience. "Des personnes résilientes : instruites, en bonne santé, avec une solide protection sociale sous leurs pieds ", a-t-elle souligné.

Dans ses prévisions économiques en début d'année, la BM avait relevé un endettement croissant des pays les plus pauvres, du fait de la pandémie. A cela s'est ajoutée la crise alimentaire. La patronne du FMI avait appelé à des mesures urgentes pour éviter une nouvelle crise de la dette.

Après une année de rebond, à 5,5 % en 2021, la croissance mondiale devrait ralentir à 4,1 % en 2022, voire plus, et 3,2 % en 2023. Dans la foulée, l'institution alerte sur les risques pour 2023. Le danger de voir les pays pauvres connaître une nouvelle crise de la dette préoccupe.

Après plus de deux ans de crise sanitaire et la crise alimentaire, la dette des pays en développement a augmenté de 9 points de PIB en 2020, " la plus forte hausse annuelle en trente ans ". La BM estime que " plus de la moitié des pays à bas revenu sont surendettés ", soit une quinzaine d'États. Elle alerte sur la nécessité de traiter le problème sans attendre pour ne pas reproduire les erreurs du passé, y compris en évoquant un " allègement " du fardeau.

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