Congo-Kinshasa: 600 détenus s'évadent d'une prison dans l'est du pays

Une vue du bâtiment abritant la salle d'audience à la prison centrale de Makala à Kinshasa.

C'est par des coups de feu que les riverains de la prison centrale de Kakwangura, dans la ville de Butembo à l'est de la RDC, ont été réveillés ce mercredi matin (10.08).

Venus de la périphérie de la ville pour attaquer l'établissement pénitentiaire, les assaillants ont utilisé des armes lourdes dont les détonations ont effrayé la population. Butembo n'ayant jusqu'alors subi aucune attaque terroriste.

Le capitaine Anthony Mualushayi, porte-parole de l'armée dans le secteur opérationnel Sokola1 Grand Nord, attribue cette attaque au groupe rebelle ADF qui opère dans la région.

Il explique que "la prison centrale de Butembo a été attaquée par les terroristes ADF MTM, aidés par leurs supplétifs, pour mener les opérations qui consistent à recruter par la force."

Pillages

Une bonne partie des prisonniers libérés pourraient en effet être intégrés dans les troupes des ADF.

Après l'attaque de la prison, refluant dans la vallée de Mughalika, dans le Bashu, les ADF ont pillé des maisons et boutiques et ont enlevé des civils pour leur servir de porteurs.

Selon un bilan provisoire dressé par le capitaine Anthony Mualushayi, l'armée a "neutralisé cinq terroristes ADF MTM, récupéré trois armes de type AK47, capturé deux terroristes ADF MTM qui sont en train d'être auditionnés."

Il ajoute que "du côté des forces de l'ordre, nous avons perdu deux policiers qui étaient de garde."

Climat de peur

Cette attaque ADF, la première dans cette ville commerciale, a suscité des inquiétudes au sein de la population.

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Le président de la société civile de Butembo, le pasteur Mathe Saanane, demande au gouvernement de sécuriser la ville :

"Nous appelons le gouvernement à mettre sur place un système sécuritaire efficace. Nous demandons aussi à la population d'être vigilante parce que nous croyons que la coopération entre les civils et les militaires est importante et qu'elle s'impose."

L'attaque de la prison centrale de Butembo a eu lieu près de deux ans après celle de Beni, où les ADF avaient fait évader plusieurs de leurs combattants pour les ramener en brousse afin de renforcer leurs effectifs.

La prison de Butembo n'a pas été la cible d'une attaque similaire parce que les ADF qui y étaient incarcérés ont été transférés dans d'autres prisons dans l'ouest du pays, a expliqué un officier militaire.

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