Burundi: Port de Bujumbura - Vers l'augmentation du volume des échanges commerciaux

Port de Bujumbura
11 Août 2022

Construit à l’époque coloniale, les travaux de modernisation du port de Bujumbura ont déjà démarré.  Et ce, avec des appuis financiers et dons des partenaires techniques et financiers du pays. Ce qui lui permettra à doubler le volume des échanges commerciaux.

Les activités se trouvent à plus 90% d’exécution des travaux, confie Jacques Bigirimana, directeur général de l’Autorité maritime, portuaire et ferroviaire (AMPF).

Joint par téléphone, il indique que la construction d’un terminal à conteneur est presque terminée. « Il aura désormais une capacité d’accueil de 360 à 400 conteneurs de 20 pieds », précise-t-il.

Avec cette modernisation, Jacques Bigirimana explique qu’il y aura la construction des infrastructures modernes, la création d’emploi pour les jeunes, la facilité maritime des échanges de marchandises, l’augmentation des recettes, avec le dragage du bassin portuaire, les gros bateaux pourront accoster sans problèmes etc.

Il ne doute pas que le volume des échanges commerciaux va augmenter. Et selon les statistiques, le port de Bujumbura qui, en 2020, a manutentionné plus de 200 mille tonnes va dépasser 500 mille tonnes après sa modernisation.

Les travaux en cours sont financés par le Japon à hauteur de 31 millions de dollars américains.

« Le projet de modernisation du port de Bujumbura constitue une fierté pour le peuple burundais qui a compris la nécessité de travailler dur pour produire beaucoup car, il va faciliter le transport de la production et le désenclavement du pays par rapport à l’Afrique Australe, l’EAC et l’Océan », a déclaré le président Evariste Ndayishimiye, lors de lancement de ces travaux en septembre 2021.

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Les commerçants espèrent des lendemains meilleurs 

''Il y a un bénéfice pour nous. Les marchandises qui transitaient par Kobero en provenance de la Tanzanie viendront désormais par voie maritime. Et le coût du fret diminue", se réjouit Kiyago Edoaurd, un importateur burundais.  Il indique que même le temps mis pour faire arriver des marchandises au pays va diminuer.

« En tout, si le port est modernisé, ça signifie qu’il y aura beaucoup de bateaux, même de gros bateaux. Comme, nous pourrons importer des marchandises de la Tanzanie, de la Zambie, etc. En contrepartie, les agriculteurs pourront écouler facilement leurs récoltes vers ces pays via le lac Tanganyika », détaille-t-il, notant que cela permettrait à beaucoup de Burundais de se lancer dans le commerce. Et de cette façon, il ne doute pas que le volume des échanges commerciaux va monter.

Isidore, un autre commerçant, trouve que même les prix des produits ici au niveau local vont diminuer : « Plus il y aura des facilités d’importer, plus il y a un léger pour les consommateurs », analyse-t-il, demandant à ceux qui sont chargés d’exécuter les travaux d’y mettre tout le paquet afin que les activités ne dépassent pas les délais. « Un fois le port de Bujumbura modernisé, vous allez constater que même des grands commerçants étrangers vont venir investir au Burundi. C’est vraiment très salutaire », réagit-il.

Un projet soutenu et qui inspire d’autres

En plus du Japon, d’autres partenaires du Burundi apportent aussi de plus en plus leur coup de main au projet de réhabilitation et de modernisation du port de Bujumbura.

En tout, un don de 37 millions d’euros a été accordé au Burundi dont 20 millions d’euros de l’Union européenne (UE) et 17 millions d’euros de la Banque Africaine de développement (BAD). « Ce don est le résultat d’actions concertées en faveur  du gouvernement du Burundi pou le développement des corridors et des infrastructures en Afrique », a déclaré Claude Boshu, ambassadeur chef de la délégation de l’UE au Burundi.

D’après lui, l’UE est convaincue de l’importance des infrastructures comme un outil stratégique pour le développement.

Il ne doute pas que la modernisation du port de Bujumbura permettrait au Burundi de ne plus rester à l’écart, de contribuer mais aussi de bénéficier pleinement des retombées positives de l’intégration régionale.  Il a évoqué même d’autres projets qui vont sortir le Burundi de l’enclavement : « J’ai à l’esprit les opportunités du marché commun de l’Afrique de l’Est, de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAF), du chemin de fer Tanzanie-Burundi-RDC, de la modernisation de l’aéroport international de Bujumbura. »

Tout en remerciant l’UE et la BAD pour leur engagement à soutenir le Burundi, Domitien Ndihokubwayo, ministre burundais des Finances a précisé qu’en plus de la réhabilitation du port de Bujumbura, ce montant va aider dans la production agricole au Burundi. Et ce, dans le but de renforcer la sécurité alimentaire des populations burundaises face à la crise mondiale qui s’est aggravée par le conflit russo-ukrainien. Une autre partie sera affectée dans l’appui institutionnel pour le renforcement de la résilience post pandémique et de la participation de la République du Burundi à la ZLECAF.

Construit en 1950 par la Belgique, le port de Bujumbura est l’un des principaux ports du lac Tanganyika, avec celui de Kalémie en République démocratique du Congo (RDC), celui de Kigoma en Tanzanie et de Mpulungu en Zambie.

Légende :

-          Quelques marchandises au port de Bujumbura

-          Un bateau dans le lac Tanganyika, domaine du port de Bujumbura

-          Deux camions au port de Bujumbura

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