Madagascar: Énergie renouvelable - Le fonds de l'OPEP derrière la transformation énergétique

Le programme de transformation énergétique de Madagascar séduit le Fonds de l'OPEP pour le développement international. Le sujet a été au centre d'une rencontre entre le président de la République et le directeur général de cette entité, à Vienne.

Une concordance des objectifs. Tel est le constat affirmé durant une rencontre entre Andry Rajoelina, président de la République, et Abdulhamid Alkhalifa, directeur général du Fonds de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), pour le développement international, hier, à Vienne, capitale de l'Autriche.

La question de la transformation énergétique a été au programme de la première journée du déplacement présidentiel à Vienne. Une question qui conjugue des enjeux nationaux, mais également mondiaux, soulevée durant une réunion, hier, au siège du Fonds de l'OPEP pour le développement international. Au front dans l'appui à la transition énergétique en Afrique, cette entité se dit être séduite par les objectifs de Madagascar dans ce secteur. Un intérêt qui fait suite à l'appel lancé par le Chef de l'État durant la 26ème Conférence sur les changements climatiques à Glasgow (COP 26), en novembre 2021.

"Les objectifs coïncident", a été affirmé à l'issue de la rencontre entre Andry Rajoelina et Abdulhamid Alkhalifa. Des challenges qui tournent autour des axes "Clean cooking" ou Cuisson propre, la reforestation et l'autonomisation des femmes. Le locataire d'Iavoloha a, en effet, présenté les objectifs de Madagascar en termes de transition énergétique. Le premier est la réduction de la production d'énergie thermique vers l'énergie renouvelable. Un secteur dans lequel le Fonds de l'OPEP pour le développement international n'est pas novice.

%

L'entité sise à Vienne a déjà soutenu la mise en place de grandes centrales de production d'énergie renouvelable dans des pays africain. Le Rwanda, ou encore l'Égypte, figurent parmi les États bénéficiaires de ce soutien. La migration vers la production d'énergie renouvelable aura pour conséquence d'augmenter la capacité de production en électricité à Madagascar, celui du nombre de ménages bénéficiaires, tout en réduisant les coûts et les impacts sur l'environnement.

L'autre volet des objectifs fixés par Madagascar concerne l'utilisation de ressources énergétiques propres par les ménages, à la place du charbon de bois et du bois de chauffe dans le cadre du projet "Clean cooking".

Enjeux

La production de bioéthanol a, notamment, été discutée entre le locataire d'Iavoloha et le directeur général du Fonds de l'OPEP pour le développement international. Réduire de manière conséquente, voire mettre un terme à l'utilisation du charbon de bois et du bois de chauffe contribuera grandement à la protection des 500 milles hectares de forêts malgaches.

Une réunion multi-acteurs sur le projet "Clean cooking", justement, s'est tenue avant la rencontre entre Andry Rajoelina et Abdulhamid Alkhalifa. Comme l'a souligné Baomiavotse Vahinala Raharinirina, directrice de cabinet du président de la République, cet axe des objectifs de transformation énergétique de Madagascar revêt une importance capitale pour la préservation des richesses écologiques malgaches, qui comptent 5% de la biodiversité mondiale.

La réduction, voire en mettant un terme à l'utilisation du charbon de bois et du bois de chauffe, facilitera la protection des forêts et le reboisement de la Grande île. Un point sur lesquels les différentes participations à la réunion multi-acteurs s'accordent. Ceci, en mettant à la disposition des ménages et à la portée de leurs moyens une alternative plus propre. Ayant participé à la réunion par visioconférence, Marie Orléa Vina, ministre de l'Environnement et du développement durable, a souligné que l'exploitation de charbon est une des principales causes de pression sur les forêts malgaches.

Le troisième volet du plan de transformation énergétique mis en avant par le Chef de l'État durant sa rencontre avec le premier responsable du Fonds de l'OPEP pour le développement international est le remplacement des lampes à pétrole par des kits solaires. Un objectif à court terme qui, sur le moyen et long terme devrait être conjugué avec l'accès à l'électricité renouvelable. La vulgarisation des kits solaires, dans un premier temps, aura cependant un impact conséquent sur la trésorerie étatique.

À l'heure actuelle, le prix du pétrole, essentiellement utilisé pour alimenter les lampes à pétrole, est subventionné par l'État à hauteur de 50%. Le challenge est qu'environ trois millions de ménages soient équipés de kits solaires d'ici deux ans. La question de la transformation énergétique implique aussi un challenge dans l'industrialisation et correspond à l'idée du " One district - One factory" (ODOF), décliné en pépinière industrielle. Un secteur générateur d'emploi et de richesse jusqu'au niveau local donc.

Outre le volet économique et environnemental, la transformation énergétique revêt aussi des enjeux de santé publique. La pollution de l'air causée par le charbon, le bois de chauffe ou encore les lampes à pétrole sont dévastatrices sur la santé, comme l'a affirmé un représentant de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), durant la réunion multi-acteurs, d'hier. La question du financement du projet de transformation énergétique à Madagascar a ainsi été un des points clés de la rencontre entre Andry Rajoelina et Abdulhamid Alkhalifa.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.