La suspension par l'Allemagne d'une partie essentielle de son engagement militaire au Mali sous les drapeaux de l'Onu, est accueillie de façon mitigée.
Il y d'abord les autorités militaires en place. Certains acteurs ne cachent pas leur satisfaction. "C'est une décision que je salue parce que depuis longtemps, notre souhait est que la sécurité de notre territoire sur le plan aérien soit assurée uniquement par les forces armées du Mali", réagit Fousseyni Ouattara. Le vice-président de la commission défense au Conseil national de transition, organe législatif de la transition au Mali, parle d'un choix bénéfique pour le Mali et l'Allemagne.
Explorer d'autres domaines de partenariat
"Nous l'avons dit, nous l'avons souhaité. Si l'Allemagne suspend sa participation au sein de la Minusma, surtout après les événements tragiques de Tessit, je pense que c'est une sage décision et nous demandons à l'Allemagne de regarder d'autres horizons de coopération. Il y a beaucoup de domaines de coopération militaire dans lesquels nous pouvons travailler avec l'Allemagne", suggère Fousseyni Ouattara.
Des opinions contraires à celle de Fousseyni Ouattara se font aussi entendre dans les rues de Bamako, à l'instar du mouvement de la société civile Génération Engagée.
Coopération accrue avec la Russie
Moctar Sy, membre de ce mouvement de jeunes Maliens dit regretter la décision du gouvernement allemand.
"Je pense ense que c'est une décision qui est plus que regrettable parce qu'elle intervient à un moment où le Mali a besoin de toute la solidarité internationale pour lutter contre le terrorisme", confie-t-il à la DW.
La décision intervient également "à un moment où le Mali compte ses nombreuses victimes de cette attaque terroriste qui est intervenue à Tessit dernièrement. Donc, je pense qu'il faut quand même que les acteurs se retrouvent dans le sens du dialogue, puissent échanger, comprendre les difficultés, écarter les incompréhensions et pouvoir trouver une solution qui va dans l'intérêt du Mali mais aussi dans l'intérêt des partenaires qui sont engagés aux côtés du Mali", plaide le jeune Malien.
Au Mali, les partenaires se désengagent les uns après les autres. Dans quelques jours, les soldats français de l'opération Barkhane devraient quitter leur base de Gao, où sont aussi stationnés des soldats de la Bundeswehr.
