Kenya: Présidentielle - Tension à la Commission électorale

Wafula Chebukati chair of the Independent Electoral and Boundaries Commission (IEBC) presenting certificate of election to William Ruto, after he was was declared winner of the Presidential contest by the IEBC.

La tension monte au Kenya, cinq jours après le vote à la présidentielle. Les résultats sont toujours en train d'être compilés et vérifiés par la Commission électorale. Elle a jusqu'à mardi 16 août pour les annoncer. Cependant, plus l'attente se prolonge, plus les esprits s'échauffent. Les accusations de tentatives de fraudes se multiplient, tout comme les appels au calme.

Signe de la tension croissante, la police anti-émeute est intervenue cette nuit aux Bomas, là où la Commission électorale kényane a installé son centre national de décompte des résultats.

Depuis hier samedi 13 août, les représentants des différents candidats qui participent à la vérification des votes ont failli en venir aux mains, à plusieurs reprises. On a assisté à des scènes d'empoignades sur fond d'accusations réciproques de tentatives de fraude, jusqu'à ce moment, presque surréaliste, où l'un des représentants de Raila Odinga s'est dirigé vers le podium pour déclarer: " Je veux dire aux Kényans que Bomas est une scène de crime ", le tout en direct à la télévision.

Alors ce dimanche matin, le calme est revenu ainsi que le travail de décompte des résultats. Le dispositif de sécurité et de filtrage des accès a été renforcé.

Dans ce climat, un quinzaine d'associations, de syndicats et ONG kényanes, représentants des enseignants, juristes, médecins et défenseurs des droits de l'homme ont publié, ce dimanche matin, une déclaration commune pour appeler à la retenue.

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" Nous sommes déçus par l'attitude des politiciens, par la façon dont ils bombent le torse et affirment qu'ils ne peuvent pas perdre. Cela ne nous aide vraiment pas. Lors d'une élection, il faut être prêt à être soit le gagnant soit un perdant. Ce pays est plus grand que n'importe lequel de ces partis politiques qui annoncent actuellement qu'ils ont gagné les élections. Nous appelons donc les Kényans à ne pas se laisser influencer par ces discours de persuasion et à garder confiance dans la Commission électorale. Elle fait son travail et nous donnera les résultats. Quels qu'ils soient, nous devons être prêts à les accepter et à aller de l'avant ", a lancé Hussein Khalid, directeur de l'ONG Haki Africa.

Au même moment, dans un geste d'apaisement, Raila Odinga s'est exprimé, ce matin, pour la première fois depuis le vote, à l'occasion de l'office du dimanche à Karen. " Nous espérons que la paix prévaudra après l'élection. Nous faisons tous partie d'une seule nation ", a-t-il lancé.

Le candidat David Mwaure, du parti Agano vient, lui, de reconnaître sa défaite. Il était crédité de moins de 1% des résultats, selon les premières estimations. Quatre candidats étaient en lice mais tout se joue désormais dans un duel serré entre les deux favoris, Raila Odinga et William Ruto.

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