Afrique: Transport aérien en Afrique - Après la suspension du mot d'ordre de grève, dix jours pour donner plus de clarté au ciel africain

25 Septembre 2022

De bonne foi, le Bureau exécutif de l'Union des Syndicats des contrôleurs aériens de l'Asecna (Usycaa), a    décidé de suspendre son mot d'ordre de grève, pour une durée de dix jours à compter du samedi 24 septembre 2022.

Pour, certainement donner sa chance à la négociation et au dialogue, afin de faire aboutir les 8 revendications déposées sur la table du Comité des ministres, voire de la Direction générale de l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar(Asecna), créée à Saint Louis du Sénégal le 12 décembre 1959.

La plateforme revendicative est portant bien connue   du Comité des ministres   depuis plusieurs mois.  Mais sur laquelle employeurs, c'est -à – dire, les ministres et la   Direction générale de l'Asecna d'un côté et les contrôleurs aériens de l'autre côté peinent à s'entendre.  Mais   quelles sont ces 8 revendications ? Sans entrer dans les détails, citons entre autres, le renforcement des capacités opérationnelles, l'épanouissement professionnel et au plan de carrière du Contrôleur Aérien de l'Asecna. Pas la mer à boire !

« Trois piliers essentiels qui continuent dangereusement de s'effriter depuis la prise de fonction du Directeur général, M.  Mohamed Moussa en 2017, menaçant au passage la sécurité aérienne dans le ciel africain » indique une source proche de l'Usycaa.   Les contrôleurs aériens indiquent avoir fait beaucoup d'efforts pour éviter « la confrontation ou un blocage » qui impacterait négativement le secteur du transport aérien en Afrique. Il nous est revenu que dans la mouvance du mouvement de grève et avant la suspension du mot d'ordre le samedi 24 Septembre dernier, des perturbations avaient commencer à se faire sentir dans les plans de vols sur plusieurs aéroports en Afrique. Le trafic a été très perturbé dans de nombreux aéroports, comme à Abidjan, Ouagadougou, Bamako ou en Afrique centrale, à Yaoundé.

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Selon l'Usycaa, la grève a été « assidûment suivie » dans 17 pays, avec 39 tours de contrôle « vidées ». D'après le syndicat, la décision de suspension fait suite à « l'implication personnelle » du Premier ministre ivoirien Patrick Achi et à « la promesse ferme » faite par le président ivoirien Alassane Ouattara de « porter les préoccupations des contrôleurs aériens au niveau qui convient » mais également aux négociations avec le ministre des Transports du Sénégal et la Direction générale de l'Asecna, sans oublier l'engagement de certaines autorités des différents pays membres de l'Asecna.

Dans un communiqué, l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna), basée à Dakar et qui compte 18 États membres, principalement des pays d'Afrique francophone, avait déploré la tenue de cette « grève sauvage », malgré l'interdiction de celle-ci « par tous les tribunaux saisis ». Les autorités sénégalaises avaient « saisi la justice et cette dernière a suspendu la grève et réquisitionné les aiguilleurs. Malgré cette réquisition, les aiguilleurs n'étaient pas dans la tour de contrôle le vendredi 23 Septembre au matin et les autorités les ont remplacés par des militaires de l'armée de l'air », expliquait le responsable de l'aéroport de Dakar.

En Côte d'Ivoire, le ministère des Transports avait aussi qualifié cette grève d'«illégale », expliquant que la justice ivoirienne avait suspendu jeudi le préavis. Le ministère a regretté que la grève intervienne alors que la « dynamique de dialogue est enclenchée ». Un premier préavis de grève avait été posé pour le 25 août 2022, mais le mouvement avait finalement été suspendu et des négociations entamées.

Et pourtant, dans les signaux   envoyés à la tutelle, n'indiquaient pas un bras de fer à l'horizon. Les grévistes ayant décidé d'assurer un service minimum avec la prise en charge entre autres des vols présidentiels, des évacuations sanitaires et militaires.     Passé donc cette zone de turbulence et les menaces feutrées, il urge de reformer cette structure et donner durant cette trêve de dix jours, des réponses concrètes aux revendications des syndicats. Pour donner ainsi, plus de sérénité et de clarté au ciel africain qui avait commencé à s'assombrir en quelques heures seulement.

Les pays membres doivent engager la réforme de la vielle Asecna, en prévision aux grandes mutations en cours dans le transport aérien à travers le monde après la pandémie à la Covid-19 et la relance vigoureuse de la consommation.   Car comme on le dit à Abidjan chez les zougloumen, « avion ne fait pas marche arrière…» Le secteur de l'aviation est très sérieux et sensible pour qu'on y joue au tango entre travailleurs (contrôleurs du ciel) et employeurs. Qui a intérêt à saboter les revendications des travailleurs ?

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