Madagascar: Le talent de jeunes artistes mis en avant par l'exposition "La nouvelle main"

Le centre d'art Hakanto Contemporary met en avant le talent de quatre jeunes artistes, figures émergentes de la scène contemporaine malgache. " La nouvelle main ", c'est le titre de cette exposition collective, fruit d'ateliers organisés dans cet espace, rare à Madagascar, qui valorise et accompagne les travaux d'artistes contemporains. À travers leurs installations monumentales, Rose Kely Ranarivelo, Sanka, Andy Rasoloharivony et Fitiavana Ratovo, se révèlent au public.

Métal, textile, bois, papier ou encore terre cuite... Dans la galerie, les matériaux se frôlent et s'entremêlent. Avec " Iray Lalana ", " un même chemin ", Fitiavana Ratovo, sculpteur, a donné vie à une série de tôles qu'il présente à la manière d'une galerie de portraits. " J'ai vécu dans une famille qui a un atelier de ferronnerie donc il y avait les ouvriers et tout le monde était dans la même direction. Je fais aussi des sports collectifs. Mon installation reflète ces valeurs. Mes douze plaques de tôle sont toutes de la même dimension et cela représente les mêmes valeurs partagées par les personnages, jeunes et vieux. Il y a une texture un peu froissée qui représente les cicatrices de vie de ces personnages. Donc toutes ces plaques sont différentes mais elles forment ensemble un même chemin. ''La nouvelle main", c'est une nouvelle force, une nouvelle vision et un nouveau processus de création pour moi. "

" Est-on obligé d'aller dans une église pour prier ? "

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Quelques mètres plus loin, un mur de briques rouges, typique des Hautes Terres de Madagascar, en construction. Une porte d'entrée aux images du vidéaste Andy Rasoloharivony. " Dans mon œuvre, "l'urgence de la foi", je voulais surtout mettre en avant ce contraste avec cette église en cours de construction mais qui fait déjà office de lieu de culte. C'est un état des lieux et j'essaie de poser la question : est-on obligé d'aller dans une église pour prier ? Est-ce qu'on a besoin des symboles comme la bible ou la croix pour pouvoir prier ? "

Une exposition qui a permis aux artistes de sortir de leur zone de confort, explique Sanka, habituée jusqu'ici à recevoir des commandes de reproduction. Avec ses portraits d'enfants et ses nuances de gris, la dessinatrice plonge le spectateur dans des regards saisissants.

" J'ai essayé de dénaturer un peu ce que je faisais avant, de confronter le regard de mes œuvres à celui du public et d'évoquer des émotions à travers ces regards. Il s'agit aussi d'un témoignage de mon parcours où j'évoque mes premiers gestes artistiques et mes doutes concernant la place de l'art dans ma vie. Donc cette première exposition est aussi pour moi un moyen de pousser les jeunes qui ont du talent et qui ont des doutes. C'est un soulagement de voir qu'il y a plus de centres d'art à Madagascar parce que c'est un moyen pour les jeunes artistes de rencontrer d'autres artistes, de savoir que nous ne sommes pas seuls. Je suis contente de voir qu'il y a autant de jeunes Malgaches qui sont intéressés par l'art et qui viennent à Hakanto pour visiter l'exposition ".

Cette exposition, placée sous le commissariat du plasticien à la renommée internationale, Joël Andrianomearisoa et de l'artiste Rina Ralay-Ranaivo, est visible gratuitement jusqu'au 22 octobre.

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