Vingt-huit ans après le génocide au Rwanda, le procès du " financier " présumé, Félicien Kabuga, a démarré ce jeudi 29 septembre à La Haye, aux Pays-Bas. L'ancien homme d'affaires, âgé aujourd'hui de 87 ans, est accusé d'avoir joué un rôle " important " dans le massacre qui a fait plus de 800 000 morts entre avril et juillet 1994, essentiellement au sein de la minorité tutsie.
Son état de santé " est bon " mais Félicien Kabuga, qui est toujours affaibli, a préféré ne pas assister à l'audience, ni en présentiel, ni par vidéo, a confirmé l'un des avocats de l'accusation. Ce procès est très attendu, et l'accusation a souligné qu'il arrive bien trop tard, 28 ans après les faits. Elle compte demander des comptes à Félicien Kabuga pour ses crimes. Il n'a peut-être pas eu besoin de " brandir un fusil ou un machette ", mais il était la pièce-maîtresse du financement de la propagande du génocide, a asséné l'accusation.
Plus de 50 témoins devraient être entendus
Considéré à l'époque comme l'un des hommes les plus riches du Rwanda, il a utilisé sa fortune pour monter et diriger la tristement célèbre Radio-télévision libre des mille collines, RTLM qui, à l'apogée du génocide, propageait des discours de haine contre les Tutsis, 24 heures sur 24.
Un extrait de l'une des émissions a été diffusé lors du procès. On entend des journalistes comparer les Tutsis à des cafards qu'il fallait exterminer.
L'accusation a également cité des témoins qui confirment comment Kabuga a financé et formé les milices hutu Interahamwe, principaux bras armés du massacre.
À partir de mercredi prochain, 5 octobre, l'accusation présentera les moyens de preuves. Plus de 50 témoins devraient être entendus. Le procès reprend ce vendredi matin.