Il ne faut surtout pas se méprendre. La junte au Mali ne compte nullement céder le pouvoir à des civils. Sa seule et unique ambition est de s'éterniser au pouvoir. Chaque jour le colonel Goïta et ses amis le démontrent.
Et font tout pour se maintenir à la tête du pays. C'est ce qui explique qu'ils ouvrent des fronts un peu partout depuis qu'ils sont aux affaires. Rien que pour faire diversion. En termes de bilan, la junte a échoué sur toute la ligne. Les militaires qui ont annoncé avoir perpétré le putsch pour des raisons sécuritaires n'ont pas fait mieux que le précédent régime.
Les tueries se poursuivent sinon connaissent un regain et des pans entiers du territoire malien sont toujours occupés par les terroristes qui, chaque jour, gagnent du terrain. Pour détourner l'attention des populations sur leurs incapacités à affronter ces hors-la-loi, ils se sont jetés corps et âme dans un faux combat panafricaniste et souverainiste auxquels seuls des niais croient.
Plutôt que de se concentrer sur les vrais problèmes du pays qui ne sont autres que la lutte anti-terroriste et l'organisation d'élections pour que le pays puisse reprendre sa marche vers le progrès. Mais c'est trop demander aux autorités de transition prêtes à cracher du feu sur tous ceux qui osent le leur rappeler. L'intérêt du Mali et des Maliens compte très peu à leurs yeux.
Ce qui les préoccupe, c'est de rester à la tête du pays vaille que vaille. Et l'affaire des " 49 soldats ivoiriens " s'inscrit dans cette logique. Après avoir échoué à imposer une transition de 5 ans, les putschistes de Bamako voient en ces soldats ivoiriens, un moyen de se maintenir au pouvoir. Il faut donc être naïf pour croire qu'elles les libèreront de sitôt. Malgré les interventions tous azimuts de la part de régimes supposés proches de Bamako comme Conakry ou même le Togo dont le gouvernement malien a sollicité en personne la médiation dans ce dossier, c'est le statu quo.
Ceux qui avaient cru naïvement que l'intervention de l'ONU allait faire fléchir la junte doivent être déçus de la réaction de Bamako. Suite à la sortie du secrétaire général de l'organisation, Antonio Guterres, en personne, qui a affirmé que les soldats ivoiriens n'étaient pas des mercenaires, comme ils le prétendent, les Maliens continuent de garder ces soldats dans leurs geôles. Au regard de ce qui précède, il est évident qu'ils sont dans un double jeu.