Afrique de l'Ouest: Mali - Le Niger frappe fort à la suite des propos irresponsables de Maïga Abdoulaye

Les premières sanctions sont tombées. Le Niger, pays frontalier du Mali, a annoncé les premières sanctions contre la junte militaire au pouvoir. Cette dernière, en plus de refuser de libérer 46 militaires ivoiriens qu'elle détient depuis le 10 juillet, ruse avec la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) à propos de la durée de la transition.

De plus, le vendredi à la tribune de l'Organisation des nations unies, Abdoulaye Maïga s'est livré en spectacle en s'attaquant à la Côte d'Ivoire, au Niger et à la France. Les propos de l'émissaire d'Assimi Goïta ont depuis soulevé le courroux de la communauté internationale mais aussi de certains citoyens maliens, comme Moussa Mara, ancien premier ministre qui déplore le ton belliqueux utilisés par les putschistes de Bamako.

En réponse à ces attaques, le Niger a décidé de cesser temporairement de délivrer des autorisations pour les livraisons de produits pétroliers au Mali voisin, à moins qu'elles ne soient destinées à la mission de maintien de la paix des Nations Unies là-bas, a déclaré le gouvernement. Le communiqué qui a été rendu public le 21 septembre a déclaré que le pays révoquerait également les autorisations qui avaient déjà été délivrées, mais n'a précisé aucune raison de la suspension. Le Niger est l'un des rares pays d'Afrique de l'Ouest à affiner suffisamment de carburant pour son marché local à partir d'une petite raffinerie de pétrole d'une capacité d'environ 20 000 barils par jour (bpd).

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Selon nos informations d'autres mesures plus larges pourraient être arrêtés par la Cédeao. Le 22 septembre, en marge de la 77e session de l'Assemblée générale des Nations unies, s'est tenu un sommet extraordinaire de l'instance sous régionale. Qui avait décidé de l'envoi des présidents Macky Sall (Sénégal), Nana Akufo-Addo (Ghana) et Faure Eyadema (Togo) pour une mission de la dernière chance.

La mission qui devrait se tenir ce mardi 26 septembre 2022 pourrait être ajournée. Les autorités maliennes ayant manifesté leur volonté de la recevoir le 29 ou 30 septembre. Officiellement, la Cedeao n'a fait aucun communiqué après ce refus poli de la junte au pouvoir au Mali. Une chose est sûre, des sources bien introduites font savoir que la délégation se rend à Bamako pour d'une part obtenir la libération sans condition des 46 militaires ivoiriens et d'autre part obtenir un calendrier raisonnable pour l'organisation des élections en vue de transmettre le pouvoir au civil.

Pour Umaro Sissoco Embalo (Président en exercice de la CEDEAO) la durée de la transition ne devait pas excéder 24 mois. Si après cette mission, que d'aucun qualifie mission de la dernière chance, les militaires Ivoiriens ne sont pas libérés cette semaine, de nouvelles sanctions pourraient être imposées au Mali. Elles seront graduelles et pourraient être corsée que l'embargo qui a frappé ce pays il n'y a pas longtemps. A l'époque, la Cédéao avait décidé de fermer les frontières avec le Mali au sein de l'espace sous-régional et suspendu les échanges commerciaux autres que les produits de première nécessité.

Cette seconde fois, il pourrait s'agir de gel des avoirs et interdiction de voyage pour toute la junte militaire, l'ensemble des membres du gouvernement et leurs familles (enfants et conjoints), gel des avoirs du Mali à la BCEAO. A ces sanctions pourraient s'ajouter l'embargo financier, la fermeture des frontières y compris pour les produits de première nécessité (denrées alimentaires, carburant, électricité, etc.).

Outre la suspension de toute coopération avec le Mali, les Etats-Unis d'Amérique auraient déjà donné l'assurance que Washington va couper ce pays du système des transferts inter-banques, Swift. Idem pour l'Union Européenne qui a promis la suspension du " code IBAN " du Mali. Ces deux mesures auront pour effet d'isoler les banques maliennes, qui seraient incapables du moindre transfert de fonds vers l'étranger, rendant impossible toute transaction commerciale entre le Mali et l'extérieur. Par ailleurs, dans le cas de l'application de ces mesures d'une extrême gravité, le FMI et la Banque Mondiale devrait suspendre tous les décaissements au profit du Mali.

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