Le Tchad est toujours dans une situation tendue trois semaines après les violences du 20 octobre et la mort d'au moins 50 personnes en marge de manifestations contre la transition.
Vendredi 11 novembre, le gouvernement a révélé que 621 personnes avaient été envoyées à la prison de haute sécurité de Koro Toro. Des enquêtes sont en cours, en attendant une sortie de crise, mais les différents acteurs politiques ont déjà des pistes.
Ancien ministre, Avocksouma Djona Atchenemou vit désormais dans la clandestinité. Le chef du parti les Démocrates et membre de Wakit Tama demande des mesures urgentes pour apaiser le climat :
Il faut libérer tous ces jeunes, car il y a des gens qui n'ont absolument rien fait. Il faut qu'on lève la mesure qui fait que les principaux acteurs de l'opposition se taisent ou quittent le pays. Il faut qu'ils reviennent.
Mustafa Masri, lui, a démissionné du parti d'opposition les Transformateurs et demande aussi la libération au plus vite des innocents, préconisant de garder le contact avec tous les partis.
L'État doit s'assumer un peu plus dans son rôle de transition et envoyer des messages clairs, tendre la main à ceux qui veulent refonder ce pays. On ne va pas aller de dialogue en dialogue, mais quand on regarde avec les organisations internationales pour essayer de trouver des issues nécessaires pour cela.
Côté MPS, ancien parti au pouvoir sous feu Idriss Déby père, la position est plus ferme. Son porte-parole Jean-Bernard Padaré estime que les innocents seront libérés à l'issue des enquêtes et c'est à l'opposition de faire le premier pas vers un dialogue :
On ne peut pas construire le Tchad en s'insultant, va falloir qu'on se retrouve. Le président a déjà réitéré sa politique de la main tendue, c'est donc à l'opposition de dire "nous sommes disposés et voilà ce que nous voulons", mais dans l'intérêt de l'État.
Côté gouvernement, on assure que les procédures judiciaires iront à leur terme. Dans le même temps, une campagne nationale pour favoriser le dialogue doit être lancée prochainement.