Afrique: Migrants - Paris et Londres signent un nouvel accord pour lutter contre les traversées de la Manche

La France et le Royaume-Uni ont signé, le 14 novembre à Paris, un nouvel accord pour lutter de concert contre les traversées de migrants de la Manche, source de tensions régulières depuis plusieurs années entre les deux pays, a indiqué le ministère de l'Intérieur français.

L'accord intervient au lendemain de l'annonce par le ministère britannique de la Défense d'un nombre inégalé de migrants ayant traversé la Manche depuis le début de l'année, plus de 40 000. Il s'inscrit dans le cadre du traité de Sandhurst, signé en janvier 2018 entre les deux pays, qui prévoit un versement de 72,2 millions d'euros du Royaume-Uni à la France. En contrepartie, la France augmentera de 40 % ses forces de sécurité sur ses plages à destination du Royaume-Uni. Aucun objectif chiffré d'interception de bateaux n'apparaît dans le document, signé par le ministre de l'intérieur français, Gérald Darmanin, et son homologue britannique, Suella Braverman.

Londres et Paris se sont d'abord fixé pour objectif de déployer " des ressources technologiques et humaines ", dont des drones, sur le littoral français pour mieux détecter, surveiller et intercepter les bateaux. Ils comptent également collecter et utiliser des renseignements, notamment " provenant de migrants interceptés ", pour mieux démanteler les réseaux de passeurs et dissuader les traversées par un travail conjoint " le plus en amont possible ", en lien avec les pays d'origine et de transit des exilés. Pour atteindre ces trois objectifs, une douzaine d'actions visant " une approche plus intégrée et plus efficace " est listée.

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Il est prévu, pour la première fois, le déploiement des équipes d'observateurs des deux côtés de la Manche afin " de renforcer la compréhension commune " entre les deux pays; " améliorer le déroulement des débriefings des migrants " et " accroître les échanges d'informations "; le financement de " chiens de détection " dans les ports et l'installation de caméras de surveillance aux principaux points de passage frontaliers le long du littoral. Des centres d'accueil pour migrants doivent aussi être créés dans le sud de la France pour dissuader les exilés qui empruntent la Méditerranée de remonter jusqu'à Calais et leur " proposer des alternatives sûres ". L'organisation non gouvernementale (ONG) britannique Refugee Council déplore que l'accord ne s'attaque pas aux facteurs qui poussent les hommes, les femmes et les enfants à entreprendre des voyages dangereux pour rejoindre le Royaume-Uni. L'entente franco-britannique " ne fera donc pas grand-chose pour mettre fin aux traversées ", conclut l'ONG.

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