Tchad: Difficile mise en place d'une commission d'enquête internationale sur le "jeudi noir"

Des manifestants brûlent des pneus usagés dans un quartier de la capitale, N'Djamena.

Début novembre, RFI annonçait que le gouvernement de transition tchadien avait accepté de mettre en place une commission d'enquête internationale pour faire la lumière sur ce qui s'est passé lors du " jeudi noir ". Selon les sources, entre 50 et 200 personnes sont mortes lors de manifestations ce jeudi 20 octobre. Mais près de trois semaines après cette annonce, la mise en place de la commission coince notamment sur la question de son indépendance.

Depuis deux semaines, la communauté internationale, notamment les ambassadeurs occidentaux, font pression sur le pouvoir tchadien pour que la future commission d'enquête internationale soit " totalement indépendante ". Pour " la crédibilité " de cette enquête sur " une répression d'une ampleur jamais vue au Tchad ".

Mais la présidence, qui a la haute main sur ce dossier très sensible, ne veut pas en entendre parler pour le moment, toujours selon nos sources. Elle voudrait que les investigations de cette future commission soient " supervisées et sous contrôle ", précise l'une de nos sources. " La présidence veut pour cela une commission mixte dirigée par un Tchadien ".

Selon notre source, la raison est toute simple : ce sont des unités de la DGSEE, la puissante garde présidentielle tchadienne qui sont accusés d'avoir réprimés violemment les manifestations du 20 octobre dernier. " Le président Mahamat Idriss Deby Itno veut garder la main quoiqu'il arrive ", ajoute notre source.

Mais pour Jean-Bernard, le porte-parole du MPS, l'ancien parti d'Idriss Deby père. " Cela va de soi que la Commission d'enquête soit dirigée par un Tchadien, car le Tchad n'est pas un pays sous tutelle ", a-t-il martelé, en rappelant que " c'est le président de transition qui a décidé de lui-même de mettre en place cette commission, personne ne lui a forcé la main ".

" La commission est un simple effet d'annonce ", insiste de son côté notre source, qui estime que le pouvoir veut gagner du temps en attendant que l'émotion suscitée par le " jeudi noir " s'estompe.

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