Afrique: Climat et guerre en Ukraine - L'ONU lance un appel de fonds de 51,5 milliards de dollars

L'Organisation des nations unies (ONU) a lancé le 1er décembre un appel de fonds record pour 2023 face aux besoins humanitaires qui s'envolent, portés par le conflit en Ukraine et les effets du changement climatique, tels que les risques de famine en Afrique.

Les agences humanitaires des Nations unies auront besoin de 49,6 milliards d'euros l'an prochain, soit une hausse de 25 %. Ces fonds leur permettront de financer leurs programmes pour venir en aide à 230 millions de personnes parmi les plus vulnérables dans soixante-huit pays. " L'année prochaine sera donc le plus vaste programme humanitaire " jamais lancé au niveau mondial, a déclaré le chef de l'agence humanitaire de l'ONU, Martin Griffith.

L'ONU ne vient toutefois pas en aide à toutes les personnes dans le besoin. Au total 339 millions de personnes dans le monde devraient avoir besoin d'une aide d'urgence l'an prochain, contre 274 millions en 2022. 339 millions de personnes... , " c'est un chiffre énorme et déprimant ", a déploré Martin Griffiths. Il a également souligné que les besoins humanitaires, qui ont connu un " pic " suite à la pandémie de covid-19, n'ont malheureusement pas diminué.

" Des sécheresses et des inondations meurtrières font des ravages du Pakistan à la Corne de l'Afrique. La guerre en Ukraine a transformé une partie de l'Europe en champ de bataille. Plus de 100 millions de personnes sont déplacées dans le monde. Et tout cela en plus de la dévastation que la pandémie a entraînée chez les plus pauvres dans le monde ", a déclaré Martin Griffiths.

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L'appel de fonds lancé par l'ONU dresse, en effet, un sombre tableau de l'état mondial. Au moins 222 millions de personnes dans cinquante-trois pays seront confrontées à une insécurité alimentaire aiguë fin 2022. Quarante-cinq millions de personnes dans trente-sept pays risquent de mourir de faim.

Cinq pays connaissent déjà des conditions proches de la famine : l'Afghanistan, l'Éthiopie, Haïti, la Somalie et le Soudan du Sud. La santé publique est elle aussi sous pression dans le monde, en raison notamment de la persistance de la covid-19 et du mpox (nom donné cette semaine par l'Organisation mondiale de la santé à la variole du singe), de la réapparition d'Ebola en Ouganda et de la présence de multiples épidémies de choléra à travers le monde.

Tout cela dans un contexte de changement climatique, qui ne fait qu'accroître les risques et les vulnérabilités, en particulier dans les pays pauvres. D'ici à la fin du siècle, la chaleur extrême pourrait faire autant de victimes que le cancer, selon l'ONU.

Si la générosité des donateurs ne permet pas de compenser la rapide croissance des besoins, Martin Griffiths espère que " 2023 sera l'année de la solidarité, après une année 2022 de souffrances ". Car selon l'ONU, le déficit de financement n'a jamais été aussi important et oblige les organisations humanitaires à faire le triste choix de cibler les personnes qui pourront bénéficier d'une aide.

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