Afrique: La réduction du poids de la dette au cœur de la proposition de projet budgétaire

Emprunter moins et partir à la chasse à l'évasion fiscale. C'est le projet du Kenya pour la prochaine année. Le Trésor public a publié cette semaine une première version provisionnelle du budget pour l'année fiscale 2023-2024.

Objectif affiché : encourager la croissance économique pour qu'elle atteigne 6,1% contre une estimation de 5,5% pour la période qui va se conclure en juin. Et alors que le Kenya fait face à un contexte économique difficile en raison de l'inflation, conséquences, entre autres, de la pandémie de Covid-19, de la guerre en Ukraine et de la sécheresse qui sévit dans le pays.

Albane Thirouard

William Ruto l'avait annoncé. Cette version préliminaire du budget pour l'année fiscale 2023-2024 le confirme : l'objectif est de ralentir l'augmentation de la dette publique qui pèse énormément sur le budget du Kenya. En effet, montée à plus de 70 milliards de dollars, cette dette coute cher : plus de la moitié des recettes de l'État partent dans son remboursement. Le Kenya continuera donc certes à emprunter, mais dans une moindre proportion.

Le budget des dépenses publiques devrait lui pourtant augmenter. Il vise à soutenir en priorité des secteurs clés de l'économie kényane comme l'agriculture ou les PMEs.

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Pour financer ces dépenses, le Trésor souhaite augmenter ses revenus, notamment en luttant contre l'évasion fiscale. L'une des mesures citée implique les opérateurs téléphoniques, notamment les données générées par leurs offres de paiement mobile. William Ruto avait en effet déjà évoqué le potentiel de ce dispositif, très utilisé au Kenya, aussi bien pour envoyer de l'argent entre particuliers que pour payer des biens ou services. L'idée pour le gouvernement serait de récupérer les données de ces transactions pour identifier ceux qui ne paient pas leurs impôts. Une proposition qui soulève déjà des interrogations, notamment autour de la protection des données.

Cette version provisionnelle du budget est ouverte aux commentaires du public et doit encore être validée par le Parlement.

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