Afrique: Le maire de Ngaye Méckhé appelle à l'interdiction des exportations de peaux brutes

Ngaye Mékhé — Le maire de Ngaye Méckhé (ouest), Magatte Wade, invite l'État du Sénégal à interdire les exportations de peaux brutes d'animaux pour permettre aux artisans locaux d'accéder à des peaux de qualité.

"L'Etat doit procéder à l'interdiction des exportations de peaux brutes. Une peau vendue à 10.000 francs CFA peut servir à la fabrication d'un sac d'une valeur de 500.000 francs", a dit M. Wade à des journalistes de l'APS.

"Cette décision doit être prise dans la mesure où il n'y a pas suffisamment de peaux et de cuirs au Sénégal, qui est le seul pays, aujourd'hui, à autoriser les exportations des peaux brutes", a insisté le maire de Ngaye Méckhé, une commune où la cordonnerie est une activité économique phare.

Les peaux brutes en provenance du Sénégal sont vendues notamment en Côte d'Ivoire, au Ghana et au Nigeria, selon Magatte Wade.

Les bouchers peuvent vendre les peaux de bœuf à 10.000 francs CFA l'unité, tandis qu'une tannerie locale ne l'achète qu'à 4.000, raison pour laquelle les acteurs de la filière peaux et cuirs préfèrent vendre les peaux à l'étranger qu'aux artisans sénégalais, a expliqué Magatte Wade.

"Il n'y a qu'un seul Etat de la sous-région qui autorise les exportations de peaux brutes", a-t-il souligné en parlant du Sénégal.

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Si les exportations sont interdites, les peaux brutes peuvent suffisamment alimenter la cordonnerie locale, selon le maire de Ngaye Méckhé.

Il estime que la ville de Touba (centre) peut à elle seule fournir des peaux en quantité suffisante à l'industrie sénégalaise du cuir à l'occasion de son Magal, un événement religieux au cours duquel des milliers de bêtes sont abattues pour l'accueil des hôtes.

Avec une interdiction des exportations, la cordonnerie locale pourra se satisfaire des peaux produites lors de la Tabaski (le sacrifice du mouton) et à l'occasion des cérémonies religieuses, en plus des chèvres et des moutons consommés chaque jour à Dakar, selon Magatte Wade.

Il salue l'initiative prise par le ministère de l'Artisanat de collecter les peaux d'animaux et de les mettre à la disposition des artisans sénégalais.

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