Afrique: Sécurité maritime - L'armée de terre impliquée dans l'exercice Obangamé express 2023

Exercice multinational pour le renforcement de la sûreté et de la sécurité maritime des pays du golfe de Guinée, Obangamé express 2023 a récemment été clôturé par une journée VIP. Pour la première fois, l'armée de terre y a été impliquée.

Ouvert le 27 janvier dans la salle du groupement des Trois martyrs par le contre-amiral Réné Nganongo, chef d'état-major de la marine nationale, directeur national de l'exercice, Obangamé 2023 a été clôturé le 3 février au 31e groupement naval par Eric Dibas-Franck, secrétaire permanent du comité interministériel de l'Action de l'Etat en mer et dans les eaux continentales (Aemec). Organisé par le commandement de la marine américaine pour l'Afrique depuis 2013, l'exercice annuel ayant pour siège le Congo, notamment la circonscription opérationnelle de Pointe-Noire, a eu comme thème cette année "Le groupement des forces multinationales dans la sécurisation des espaces maritimes du golfe de Guinée".

Obangamé express est l'un des exercices maritimes majeurs auxquels les forces armées congolaises, au travers de la marine nationale et les administrations de l'Aemec, participent aux côtés des autres marines des pays riverains du golfe de Guinée. L'exercice vise à renforcer et à améliorer la coopération régionale, la connaissance du domaine maritime, le partage d'informations et l'expertise d'interaction tactique afin de contrer les activités illicites. Il permet aux forces maritimes d'acquérir une autonomie dans la planification, la conception et la conduite des événements majeurs en matière de sécurité et sûreté maritimes.

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Le but d'Obangamé 2023 a été de développer les capacités des structures de coordination à conduire les moyens engagés au large, de parfaire la chaîne de communication des forces congolaises, de poursuivre l'opérationnalisation de l'Aemec ainsi que la mise en œuvre de l'architecture de sûreté et de sécurité maritimes des pays du golfe de Guinée. Lors du lancement de cette édition, le contre-amiral René Nganongo a indiqué qu'au niveau international il coïncidait avec le 40e anniversaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale et le 10e anniversaire du code de Yaoundé.

Evoquant la spécificité de l'exercice cette année relative à la participation de l'armée de terre (la 10e brigade d'infanterie) en qualité de joueur à l'exercice de poste de commandement, il a précisé : "Si nous avons pris l'armée de terre, c'est parce que dans le profil de ceux qui font la délinquance en mer, il y a des gens qui sont armés et qui, partant de la mer, peuvent perturber l'équilibre des institutions. L'année passée, nous avons pris l'armée de terre comme observateur. Cette année, nous avons franchi un pas. Nous travaillons dans le cadre d'un état-major afin que l'armée de terre s'approprie aussi la méthode de travail des gens de la mer pour que demain, dans le cadre d'une opération combinée, nous puissions donner de bonnes réponses. Toute notre action de l'Etat en mer concernant la coordination opérationnelle se fait autour de la cellule de crise préfectorale dont le commandant de zone est le contrôleur opérationnel".

Obangamé 2023 a duré douze jours et s'est déroulé en trois phases : l'entraînement et la montée en puissance des structures et moyens à engager, la phase du Marex zonal exécutée aux larges de Pointe-Noire, et le Marex national au large de Pointe-Noire, du Cabinda et de Banana. Il a mis à contribution les structures de coordination de l'Aemec, les moyens navals de la marine nationale, les moyens et installations du Port autonome de Pointe-Noire.

Journée VIP pour mettre en exergue les notions reçues

Chapeautée par Eric Dibas-Franck, la journée VIP, constituée de diverses activités organisées pour marquer la fin d'Obangamé 2023, a commencé à l'état-major avec la présentation générale de l'exercice. Elle s'est poursuivie à la 10e brigade d'infanterie pour s'achever au 31e groupement naval. Celle-ci a permis de mettre en exergue les principes de fonctionnement de la cellule de crise préfectorale ainsi que l'application des procédures opérationnelles validées lors des ateliers opérationnels. La journée a aussi été l'occasion d'expérimenter la participation de l'unité de l'armée de terre en qualité de joueur en synergie avec la marine nationale et de consolider la chaîne opérationnelle dans les armées congolaises.

Des certificats de participation ont été remis au personnel du centre des opérations maritimes et de la 311e flotte par la partie américaine. Une séance plénière animée par la Direxa a bouclé la journée. Pour le général de brigade François Ossélé, les activités dans le cadre d'Obangamé 2023 ne s'arrêtent pas là. "C'est pour nous une obligation de faire que ces exercices continuent. Les derniers que nous avons eus au plan national, dans le cadre des exercices de fin d'année, étaient faits dans des terrains variés qui prenaient aussi en compte la dimension des espaces liquides", a-t-il expliqué.

Obangamé 2023 ayant eu lieu après la prise de fonction du secrétaire permanent du comité interministériel de l'Aemec, le contre-amiral René Nganongo a estimé que la montée en puissance était effective. "Après avoir expérimenté tant soit peu ce que nous avons pu recevoir de nos partenaires internationaux, nous pouvons dire avec satisfaction que la montée en puissance est maintenant effective avec la mise en place du secrétariat permanent par le gouvernement congolais", a-t-il conclu.

Notons que dans le cadre de cet exercice, le Congo est dans la zone A avec l'Angola et la République démocratique du Congo. En ce qui concerne la coordination opérationnelle au plan régional, les trois pays se préparent pour une réunion tripartite.

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