Libye: Fonds Libyen - La FIU joue-t-elle avec l'argent des autres?

Juste après l'assassinat de Mouammar Khadafi en 2011, les médias occidentaux avaient, presque tous en choeur, parlé de la fortune personnelle des Khadafi à l'étranger.

Après que l'enthousiasme soit retombé, certains titres ont commencé à reconnaître, certes discrètement, que ces grosses sommes d'argent étaient surtout des fonds souverains de l'État Libyen. Notamment après que la Cour de cassation à Paris avait autorisé un entrepreneur koweïtien à se faire payer de ces fonds. Les Nations unies (ONU) s'en sont mêlées et ont déclaré en 2018 que tout l'argent n'était pas sale. Cependant, la Financial Intelligence Unit (FIU), elle, n'étant pas au courant a gelé les comptes fin février. L'institution n'a pas encore décidé de s'expliquer sur ce gel, décidé manifestement un peu trop vite ou trop tard, malgré l'appel que lui avait lancé l'express le 6 mars.

Selon nos informations, ce gel qui implique des milliards de roupies, la FIU l'aurait décidé très tardivement, car l'ONU avait ordonné le gel des actifs du fonds souverain libyen depuis... 2011. L'ONU est revenue sur sa décision en 2018, du moins concernant une partie de ce fonds, réalisant tardivement elle aussi, que feu Khadafi ne finançait ni des terroristes ni des trafic d'armes ni réseaux de prostitution. En tout cas, pas avec la totalité de ces énormes sommes. Le retard à l'allumage de la FIU par rapport aux gel et dégel annoncés par l'ONU interpelle. S'agit-il de négligence ou est-ce volontaire ?

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Si certains interprètent la volte-face de l'ONU comme un moyen de poursuivre le commerce de pétrole avec la Libye, ou plutôt les deux Libye, d'autres pensent que c'est justice faite au peuple libyen après sept ans.

Le cabinet Deloitte avait estimé en 2019 le montant du fonds à - tenez-vous bien - 68 milliards de dollars soit Rs 3,196 milliards! Bien sûr, seule une partie est gérée par un opérateur de l'offshore mauricien, Capital Horizons. Mais on ignore le montant exact, qui doit quand même représenter un gros magot. S'il fallait retourner cet argent aux Libyens, il est sûr que cela impacterait grandement notre économie et surtout nos réserves en devises. Est-ce la raison de ce gel inopportun? On nous fait comprendre que la FIU attend de séparer le bon grain de l'ivraie pour savoir quel argent tombe sous le gel et lequel sous le dégel. Tâche qui prendra combien de temps ? On ne le sait. En attendant, le peuple libyen est privé de son argent qui proviendrait en fait en majeure partie de la vente d'hydrocarbures.

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