Togo: Corruption - Bolloré toujours mis en examen

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Vincent Bolloré, Président-directeur général du groupe Bolloré

La Cour d'appel de Paris a annulé, le 21 mars, une partie des pièces de l'enquête sur l'attribution de la gestion du port de Lomé, la capitale du Togo, entre 2009 et 2011 mais elle a confirmé la mise en examen pour corruption de l'homme d'affaires français, Vincent Bolloré.

Saisie par la défense de l'homme d'affaires français qui lui demandait d'annuler la procédure qui bafouerait sa présomption d'innocence, la chambre d'instruction a annulé certaines pièces mais a confirmé le rejet d'une demande de placement de Vincent Bolloré sous le statut intermédiaire de témoin assisté. Il reste donc mis en examen pour corruption d'agent public étranger. Selon plusieurs sources proches du dossier, les pièces annulées faisaient référence à une tentative avortée de "plaider-coupable" (CRPC) en février 2021. Vincent Bolloré et deux autres mis en cause avaient tenté d'éviter un long procès devant le tribunal correctionnel en négociant avec le Parquet national financier cette CRPC qui prévoyait une amende de 375 000 euros, rejetée par le tribunal pour qui la comparution des trois hommes en correctionnelle était "nécessaire".

"C'est une première étape fondamentale pour la défense de Vincent Bolloré, qui entend poursuivre dans cette voie", a commenté son avocate, Me Céline Astolfe. "Si la Cour d'appel a fait le choix d'effacer, comme le lui permet la procédure, ce plaider-coupable, le fort écho donné à cette CRPC ne permet pas à Vincent Bolloré d'être jugé de manière équitable", d'après elle. "La justice sait reconnaître ses erreurs", s'est félicité Me Olivier Baratelli, autre avocat en défense, soulignant qu'elle avait "considéré qu'il y avait une atteinte à la présomption d'innocence de M. Bolloré". "C'est une grande satisfaction de savoir que M. Bolloré va comparaître devant un tribunal indépendant et impartial pour être jugé pour corruption", a au contraire salué Me Jérôme Karsenti, avocat d'Anticor et de Sherpa, parties civiles dans le dossier.

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Des juges financiers parisiens, saisis depuis 2013, soupçonnent le groupe Bolloré d'avoir utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Euro RSCG - devenue Havas - pour décrocher frauduleusement la gestion des ports de Lomé et de Conakry, en Guinée, au bénéfice d'une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV. Vincent Bolloré, Jean-Philippe Dorent et Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré, sont mis en examen depuis 2018. Ils ont cependant obtenu en 2019 l'annulation de leur mise en examen pour une partie des infractions concernant la Guinée, pour cause de prescription.

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