Ile Maurice: Projet de Smart City à Roches-Noires - Entre contestation et accueil favorable

Alors que le projet de Smart City de PR Capital (Mauritius) Ltd, qui s'étend sur une superficie de 359 hectares, à Roches-Noires, a suscité la contestation de certains habitants ainsi que des écologistes, nombreux sont ceux qui sont plutôt en faveur de sa mise en oeuvre.

M. Gopaul, un habitant du village de Roches-Noires et pêcheur depuis environ 45 ans dans la région, confie qu'il accueille le projet comme une opportunité d'augmenter la visibilité de ce «village autrement inconnu de nombreux touristes», à l'instar d'autres villages côtiers tels que Trou-d'Eau-Douce et Grand-Baie, ce qui sera une fierté. «C'est aussi un moyen de créer des emplois potentiels pour nos enfants et les femmes de ce village», estime-t-il. Roches-Noires abrite notamment un four à chaux, un barachois et des zones humides.

Qu'en est-il des inquiétudes suscitées par les opposants au projet, telles qu'une destruction écologique potentielle ? «Plutôt infondées», répondent des pêcheurs. Par ailleurs, lors d'une réunion, qui s'est tenue lundi dernier en vue de la soumission du dossier d'étude d'impact sur l'environnement (EIA), le promoteur et cofondateur du projet, Julien Rodin, et le représentant local, Nicolas de Chalain, ont répondu à plusieurs questions des habitants de Roches-Noires et des écologistes.

«On nous a dit que la mise en oeuvre de ce projet ne compromettrait pas l'écosystème», confie M. Gopaul. «La principale opposition à ce projet vient surtout des habitants qui sont, eux, propriétaires de villas et de bungalows privés, dont la construction, en premier lieu, a rendu l'accès à la plage presque impossible pour le public... Je pense que leur principal souci est que, si le projet est mis en oeuvre, les personnes travaillant dans ces villas et bungalows privés profiteraient des meilleures opportunités d'emploi que le projet créera», affirme-t-il

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Par ailleurs, la crainte d'une privatisation potentielle et d'une restriction conséquente de l'accès au public après la mise en oeuvre du projet demeure toujours. «Il revient aux parties prenantes et aux autorités de s'assurer qu'elles font ce qu'elles disent. Dans l'ensemble, nous pensons qu'il est temps de développer ce village», peut-on encore entendre.

Pour sa part, Lenine Aukhajan, conseiller de district et président des forces vives de Roches-Noires, est d'avis que d'autres rencontres devraient être organisées autour de ce projet.

Au sein du village, il règne une atmosphère tranquille et les gens se conforment à leur routine quotidienne. «Nous comprenons les préoccupations concernant l'environnement et le fait que les travaux de construction prévus au fil des ans pour la mise en oeuvre du projet sont susceptibles de perturber la paix et la tranquillité des habitants», affirment quelques-uns. «Cependant, le village doit progresser vers le développement. Ou inn deza trouv development pa bon ou ?» Ils sont catégoriques: le projet doit être mis en oeuvre.

Des opportunités d'emploi

Idem pour Anup, gérant d'un petit snack dans le village, la trentaine et père d'un enfant qui fréquente l'école de la localité. «Si ce projet voit le jour, il comportera, entre autres, une pharmacie, un service ATM et, avec un hôtel et des commerces de détail et des emplois seront créés. Je pense que cela sera bénéfique car, au moins, nous n'aurons pas à nous rendre à Rivière-du-Rempart pour retirer de l'argent ou pour bénéficier de services médicaux de base. En fin de compte, nous devons l'accueillir positivement», déclare-t-il.

Un jeune de 16 ans semble curieux de savoir comment le village pourrait évoluer si le projet était mis en oeuvre. «Le développement, certes, oui. Cela créera un environnement dynamique et nous aurons plus de facilités. Mai eski mo pu touzour capav gagne akces ek bassin laver ? S'ils promettent que le projet sera intégré et holistique, sans nous restreindre l'accès aux différents sites, alors ce serait bien», dit-il.

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