Ile Maurice: Interdiction de vente d'alcool - La Isla 2068 au régime sec

De quoi donner le hoquet. Pas de vente de boissons alcoolisées au festival La Isla 2068, qui a eu lieu le samedi 14 mai dernier au Château Labourdonnais. «Nous sommes dans l'incompréhension», affirme Victor Genestar, fondateur de La Isla Social Club. Il précise que le feu vert du poste de police de Piton pour le concert de samedi - de midi à minuit, vente d'alcool comprise -, a été obtenu le jeudi 11 mai.

Sauf que dans la soirée du jeudi, «vers 21 heures», coup de fil de la police de Port-Louis. «On nous dit, de manière brutale, que nous n'avons pas le droit de vendre de l'alcool. Et que le restaurant, La Table du Château, doit être fermé», détaille l'organisateur. Commencent alors «48 heures à vivre un enfer» pour tenter de trouver des solutions. Le festival a parmi ses partenaires Oxenham, les hôtels Attitude et la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA), qui a payé les billets d'avion des têtes d'affiche. «La Isla est un festival qui veut donner une image de Maurice cosmopolite et culturelle.»

L'interdiction de vendre de l'alcool a occasionné un «gros préjudice financier» de près de Rs 1 million, indique Victor Genestar. «Le plus dur c'est que l'on commençait à s'en sortir. Le Covid-19 avait été une période difficile. Avec les artistes comme Maya Kamaty, c'était l'espoir d'un peu de tranquillité financière».

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Selon l'organisateur, la «seule explication» fournie par les autorités c'est qu'il est interdit de vendre de l'alcool dans un espace public. Victor Genestar insiste : «le Château Labourdonnais est un espace privé et sécurisé. Mais les autorités n'ont pas voulu l'entendre». Il souligne que le festival n'a pas lieu sur le parking du château, «que l'on peut considérer comme public» mais dans le jardin. «Avec 15 personnes pour assurer la sécurité et la police pour le parking et l'extérieur, nous considérons que c'est un espace maîtrisé et privé.»

Malgré le régime sec, la vague de soutien sur les réseaux sociaux réconforte l'organisateur. «C'est paradoxal : nous n'avons jamais eu autant de monde : 3 000 personnes. C'est un record pour La Isla». Par contre, l'organisateur dit avoir constaté que «les trois quarts avaient de l'alcool dans le coffre de leurs voitures. Les gens faisaient des allers et retours entre le parking et le festival. Si les autorités continuent d'interdire la vente d'alcool dans les concerts, elles s'exposent à de gros problèmes de sécurité. Il peut y avoir des rassemblements de gens, qui vont boire autour du festival. Alors qu'à l'intérieur, c'est un espace que l'organisateur contrôle».

La Isla Social Club est un organisateur, qui demandait une autorisation «pour la 22e fois. Nous avons organisé 15 éditions du festival Dreamers, deux éditions de We Love Maurice, une rencontre du patrimoine et de la musique et cinq festivals La Isla. Il n'y a jamais eu de problème dans le passé, que ce soit avec le voisinage, le public ou avec la police. Nous avons toujours respecté les conditions».

Le dernier Dreamers, sur le toit du Caudan, a obtenu l'autorisation à midi, le jour de l'événement. «Même si l'on dépose le dossier deux mois, un mois ou trois semaines avant, les policiers se réveillent la semaine de l'événement», déplore Victor Genestar.

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