Madagascar: Un vestige de la domination merina anéanti à Fianarantsoa

Le sommet du Rova de Fianarantsoa, sur les pentes duquel s'accroche la vieille ville, présente beaucoup de ressemblances avec la colline d'Analamanga en Imerina.

Car celui-ci supporte également les constructions anciennes d'Antananarivo. Ce sont les mêmes rues en lacets et les mêmes ruelles étroites qui sinuent entre les maisons. Ce sont aussi les mêmes constructions roses à colonnes et à balustres, élevées au hasard des jardinets étagés et fleuris. C'est enfin un bouquet d'arbres verts qui en couronne le faîte. À la différence du Rova d'Antananarivo, où se dressent les orgueilleux monuments de l'ancienne dynastie merina, rien ne demeure sur celui de Fianarantsoa des constructions qui ont marqué la prédominance des Merina sur le pays betsileo.

Tout a disparu, détruit, anéanti. La vue s'étend très belle sur des mamelons calmes couverts d'eucalyptus et sur des vallées bleutées d'ombre. Au pied du Rova, le minuscule lac Anosy, enfoui dans des frondaisons épaisses, jette sa note claire dans le beau parc naturel, où est aménagé l'hippodrome de la ville. À l'Ouest, au PK 174 de la route régionale qui joint Ivato à Morondava, l'embranchement d'un parcours accidenté, mais cependant accessible aux véhicules, se dirige vers le Sud. Après la traversée de quelques humbles villages betsileo, la piste aboutit à la masse imposante du Pic de Midongy-Ouest.

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L'énorme rocher granitique forme une plateforme naturelle de 400 m de long sur 200 m de large. Ses parois, absolument verticales, dominent de près de 300 m, la campagne environnante. Sur le sommet d'où le regard embrasse, à perte de vue, les vallées de la Manambara et de l'Imatandika, s'élève un petit village. Le belvédère de Midongy-Ouest et le seul socle presque inaccessible qui le supporte, sont les témoins de sanglants évènements qui se sont déroulés au XIXe siècle. Vers 1821, Radama Ier, roi de l'Imerina, mène une expédition dans la région. Son armée comporte quatorze mille hommes.

L'Anglais Brady en est l'organisateur et le général en chef. L'expédition se dirige vers les Sakalava du Menabe que le roi a résolu de soumettre. Toutefois, il se heurte à la forteresse naturelle de Midongy-Ouest. Devant le refus opposé par les habitants de reconnaitre sa souveraineté, il décide de s'emparer de la place. En raison de la position de la ville et de l'énergique défense des Sakalava qui font rouler d'énormes blocs de rochers sur leurs assaillants, les troupes de Radama subissent des pertes sévères. Ils réussissent néanmoins, à prendre pied sur le sommet. Exacerbé par la résistance qu'il rencontre, le roi merina fait massacrer toute la population masculine de la ville. Plutôt que de tomber sous la domination de « mains aussi cruelles », les femmes des combattants vaincus, très déterminées, préfèrent se donner la mort. Entrainant avec elles leurs enfants, elles se précipitent du haut des falaises abruptes qui forment les remparts naturels de Midongy-Ouest.

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