Guinée: Droits des femmes - Le Club des jeunes filles leaders de Guinée lauréates du Prix Liberté 2023

Kadiatou Konaté, directrice exécutive du Club des Jeunes filles leaders de Guinée, à Kipé, Conakry (Image d'illustration).

Les jeunes militantes du Club des jeunes filles leaders de Guinée sont lauréates du Prix Liberté 2023, une distinction attribuée chaque année par la région Normandie, en France, et qui récompense une personne ou une organisation engagée dans un combat pour la liberté.

Ce prix est porté par la jeunesse puisque les candidatures sont proposées par des moins 25 ans. Cette année, près de 10 000 jeunes issus du monde entier ont voté pour le Club des jeunes filles leaders de Guinée, qui a reçu son prix ce mardi 30 mai, dans la soirée, à Caen.

Fondé en 2016, le Club des jeunes filles leaders de Guinée est composé d'activistes âgées de 10 à 25 ans. Cette association milite pour la défense et la promotion des droits des filles et jeunes femmes. Elle lutte contre les violences sexuelles, l'excision et les mutilations génitales féminines (MGF). Un engagement de combat, car ces jeunes filles interviennent en groupe pour empêcher des mariages durant la cérémonie lorsqu'une mineure est forcée d'épouser un adulte.

Problème d'application des textes de lois

Si sa directrice exécutive, Kadiatou Konaté, 22 ans, reconnait les efforts fournis par les autorités guinéennes avec la création de l'Office de protection du genre, de l'enfant et des moeurs et d'une brigade spécialisée, elle déplore la faillite du système judiciaire guinéen.

« Le véritable problème des autorités guinéennes se trouve au niveau de l'application des textes de loi. Déjà, par la lenteur du système judiciaire, par le fait que les dossiers trainent encore et encore en justice durant des années avant qu'ils ne soient traités, par le fait qu'à un moment donné, les présumés auteurs sont libérés tout simplement sans jugement. Au-delà, par le fait que les victimes ne sont pas accompagnées dans leur processus de dénonciation. On parle de prise en charge intégrée et intégrale prenant en compte tous les facteurs, notamment médicaux, juridiques... », explique-t-elle depuis Conakry.

« Si c'est une famille qui n'a pas les moyens de s'offrir un avocat, de faire des examens nécessaires, la famille va tout simplement lâcher l'affaire, constate aussi Kadiatou Konaté. Et donc nous, c'est ce que nous sommes en train de faire, lever des fonds pour accompagner les victimes, parce que l'État guinéen n'assure pas la gratuité de la prise en charge des victimes pour entamer un processus judiciaire »

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