Angola: Ephéméride - Accords de Bicesse signés il y a 32 ans

Luanda — Le 31 mai 1991, dans un contexte de conflit armé, le peuple angolais a salué la nouvelle de la signature des Accords de Bicesse, qui ont renforcé la mise en oeuvre du système démocratique multipartite et jeté les bases pour la tenue des premières élections générale dans le pays.

Signés dans la ville d'Estoril (Portugal), les accords de Bicesse ont constitué une étape importante pour la transition politique du pays, bien qu'elle ait été de courte durée et n'ait pas empêché l'escalade de la guerre.

La signature de ces accords a été précédée de plusieurs rounds de négociations, entre avril 1990 et mai 1991.

Essentiellement, les accords de Bicesse, paraphés par l'ancien président de la République, José Eduardo dos Santos, et par le leader de l'UNITA de l'époque, Jonas Savimbi, visaient à mettre fin à la guerre en Angola, à mettre en place le système multipartite, à renforcer la démocratie et à parvenir à d'élections libres et régulières.

Le texte a déterminé, entre autres points importants, un cessez-le-feu entre les forces militaires du gouvernement et de l'UNITA, surveillé par la Commission mixte politico-militaire (CCPM), constituée de représentants des deux parties en conflit, par la médiation (ONU) et par les observateurs (USA, Portugal et Russie).

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Elle fixait la période du 1er septembre au 1er octobre 1992 pour la tenue des élections présidentielles et législatives, à l'issue de laquelle les pouvoirs de la CCPM cesseraient.

Toujours dans le cadre des Accords, les États-Unis d'Amérique (USA) et l'ex-Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS - aujourd'hui Fédération de Russie), se sont engagés à couper l'approvisionnement en armes des parties impliquées dans le conflit.

C'était, en pratique, la deuxième tentative, après les accords ratés d'Alvor (Portugal), en 1974, et de Gbadolite (ex-Zaïre, actuelle RDC), en 1989, pour les Angolais de trouver des solutions durables pour la fin de la guerre que l'Angola vivait depuis la proclamation de l'indépendance nationale, le 11 novembre 1975.

Compte tenu de la complexité du processus et afin de renforcer la crédibilité de cet important acte politique, diplomatique et juridique, la signature des accords a été négociée par le Portugal, en la personne de Durão Barroso, ancien secrétaire d'État aux affaires étrangères et à la coopération. Le rôle d'observateurs était attribué aux États-Unis et à l'ex-URSS.

Dans le cadre de la signature des accords de Bicesse, l'Angola et les Angolais ont vu naître leur deuxième loi constitutionnelle, qui a garanti la transition du pays vers une économie de marché.

Le document a créé les conditions pour l'établissement du régime multipartite, ainsi que l'extension des droits et libertés fondamentaux des citoyens, y compris les droits politiques.

Avec la signature de ces instruments juridiques, il semble que 16 années d'affrontement militaire entre les forces du Gouvernement et l'UNITA soient enfin terminées, ouvrant une nouvelle page dans l'histoire du pays.

L'Angola et le monde ont vu naître une atmosphère de fête et de pacification entre les enfants d'un même pays, divisés par des convictions politiques et idéologiques issues de la guerre froide, qui avaient dans ces accords l'espoir de voir se taire les armes et d'avancer vers la multiplicité -partisane.

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