Madagascar: Tensions dans le secteur de l'aviation civile privée

Sur le tarmac de l'aéroport international d'Ivato, les avions des compagnies aériennes privées et des particuliers ont connu des jours meilleurs.

Vent de tempête à Madagascar dans le secteur de l'aviation civile privée. Depuis quelques mois, plusieurs entreprises d'aviation privée de l'île sont contraintes de baisser le rideau, faute d'obtention de documents obligatoires pour naviguer et effectuer la maintenance de leurs appareils. Résultat : une centaine de salariés au chômage technique, une vingtaine d'avions cloués au sol, et des patrons et propriétaires d'aéronefs excédés par des arguments peu clairs avancés par l'administration malgache.

Le 23 janvier dernier, un Piper, un petit avion loué par un privé et appartenant à l'actionnaire majoritaire de l'une des plus grosses compagnies aériennes privées du pays se crashe sur l'île. Le pilote décède. La maintenance de l'avion étant récente, les mauvaises conditions météorologiques sont rapidement pointées du doigt.

La société d'aviation est cependant inquiétée. Un audit est réalisé, plusieurs non-conformités sont relevées. Le jour même, le CTA, le Certificat de Transporteur Aérien de la société est suspendu par l'aviation civile malgache. Malgré les propositions d'actions correctives proposées les jours suivants par la compagnie et malgré les validations verbales effectuées par les inspecteurs, la suspension n'est pas levée.

Les choses se gâtent quand le 7 mai, c'est au tour de l'agrément de l'atelier de maintenance de la compagnie d'arriver à échéance. « Tout est en ordre pour le renouvellement du certificat », attestent plusieurs sources au sein de l'Aviation civile malgache. « Mais les documents sont en attente de signature du directeur général » nous dit-on.

Faute de signature, l'atelier ferme à son tour. Problème, il est le seul à être agréé pour effectuer la maintenance d'appareils appartenant à des particuliers et à ceux d'autres compagnies. Mi-mai, une seconde société n'obtient pas le renouvellement de ses certificats ; leurs pilotes risquent aujourd'hui de perdre leurs licences.

Résultat : près d'une centaine de travailleurs du secteur sont aujourd'hui au chômage technique. Une vingtaine d'avions se retrouvent cloués au sol, dont les avions écoles. La concurrence est drastiquement réduite et la situation laisse présager la formation progressive d'un monopole de quelques compagnies pour opérer les vols privés et les évacuations sanitaires.

Contacté, le directeur général de l'Aviation civile n'a pas souhaité s'exprimer.

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