Afrique du Sud: Pour une participation de Poutine au sommet des BRICS - Lavrov est-il en train de tâter le terrain ?

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, à gauche, et le président russe Vladimir Poutine

L'Afrique du Sud abritera, en août prochain, le sommet des BRICS qui réunit le pays hôte, la Russie, la Chine, l'Inde et le Brésil. En prélude à cette rencontre, les ministres des Affaires étrangères des pays concernés, se sont retrouvés du 1er au 2 juin 2023, au Cap, en Afrique du Sud,

pour évoquer les défis en cours, renforcer leur partenariat pour se donner plus de poids face à ce qu'ils considèrent comme une domination occidentale et surtout américaine. Sont également attendus à cette réunion, les ministres des Affaires étrangères de la RD Congo, des Comores et du Gabon. Mais s'il y a une présence qui ne passe pas inaperçue, c'est bien celle du ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov.

En effet, l'homme était au pays de Mandela en janvier dernier. Tant et si bien qu'on en vient à se poser cette question : est-il en train de tâter le terrain pour le président Vladimir Poutine dont le déplacement en Afrique du Sud, est plus que problématique eu égard au mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale à son encontre ? Il y a des raisons de le penser puisqu'en plus de l'Afrique du Sud, Serguei Lavrov avait aussi effectué des visites dans de nombreux pays africains pour obtenir leur soutien en faveur de son mentor.

Mais aura-t-il suffisamment de garanties pour faciliter la venue de Poutine dans le brouhaha sud-africain où des organisations dont l'ONG internationale Avaaz, demandent au président Cyril Ramaphosa, d'arrêter son hôte s'il met les pieds à Johannesburg ? On attend de voir. En attendant, et le moins que l'on puisse dire, c'est que le mandat d'arrêt de la CPI met le dirigeant russe dans une mauvaise posture.

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Autant le mandat d'arrêt constitue un caillou dans les souliers de Vladimir Poutine, autant il l'est dans ceux de Cyril Ramaphosa

*Se rendre en Afrique du Sud, c'est courir le risque de se faire humilier parce qu'un juge pourrait, en plein sommet, demander, même s'il ne l'obtient pas, son arrestation, comme ce fut le cas du président soudanais, Omar el-Béchir, en 2015. En plus, ne serait-ce que pour troubler le sommeil du président Cyril Ramaphosa, l'opposition sud-africaine qui est déjà vent debout contre cette présence, pourrait, elle aussi, donner de la voix en battant le macadam. Ne pas s'y rendre, c'est donner l'impression à la CPI qu'il en a une peur bleue.

Que fera donc le locataire du Kremlin ? Bien malin qui saurait répondre à cette question. Autant ce mandat constitue un caillou dans les souliers de Vladimir Poutine, autant il l'est dans ceux de Cyril Ramaphosa. On le sait, la Nation arc-en-ciel entretient d'excellentes relations avec la Russie. Pretoria prendra-t-elle le risque de mettre le grappin sur un ami qui, de surcroît, figure parmi les dirigeants les plus puissants de la planète ? Rien n'est moins sûr. Cela dit, la tenue prochaine du Sommet des BRICS en terre africaine, qui polarise toutes les attentions, est une bonne chose.

En effet, cette réunion permettra non seulement aux Etats comme l'Egypte et l'Algérie qui souhaitent intégrer le groupe des BRICS, de faire un lobbying dans ce sens, mais aussi de solidifier le bloc des Etats avec lesquels le continent noir peut traiter d'égal à égal.

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