Madagascar: Affaire « Paul Rafanoharana - Philippe François » - Une députée française interpelle le Quai d'Orsay

L'incarcération de Philippe François et de Paul Maillot Rafanoharana continue de préoccuper les élus français. Mardi dernier, la députée du Rassemblement national, Annick Cousin, a interpellé le ministère français des Affaires étrangères sur le sujet.

La députée Annick Cousin de Lot-et-Garonne est revenue sur le cas de Philippe François. Cet ancien officier français est incarcéré à Tsiafahy depuis juillet 2022 et son état de santé inquiète ses proches. Mardi dernier, l'élue française a interpellé le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères pour évoquer le cas. Les conditions de détention de ce colonel en retraite sont « insalubres » aux yeux d'Annick Cousin.

« Il côtoie les rats et les cafards » à Tsiafahy, poursuit-elle. Philippe François est aussi « malnutri » affirme la députée. Il a, à cet effet, perdu beaucoup de poids depuis l'année dernière. « Il avait déjà perdu 25 kg à l'été 2022 depuis le début de son incarcération », précise-t-elle. Annick Cousin demande alors à Catherine Colonna, ministre française de l'Europe et des Affaires étrangères, de diligenter « une enquête sur ses conditions de détentions pour savoir si elles sont dignes et si elles respectent les droits de l'Homme ».

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Contestable

Annick Cousin rebondit également sur l'aspect juridique du procès de Philippe François. « Sa condamnation semble, de plus, juridiquement contestable » soutient la députée de Lot-et-Garonne. Une déclaration qui rejoint la thèse soutenue par les soutiens de Philippe François qui affirment que « l'accusation n'a jamais pu présenter d'éléments prouvant son implication, et où certaines pièces ont été manipulées ». Et la députée de poursuivre que « le pourvoi en cassation a été rejeté l'année passée, il n'y a même pas eu d'examen car la cour a estimé qu'il n'y avait pas de raison sérieuse d'examiner le dossier ». Annick Cousin demande alors des garanties à Catherine Colonna, si « le procès mené par les juridictions malgaches a été juste et équitable » pour le cas de Philippe François.

Paris

Les couloirs de l'Assemblée nationale et du Sénat français ont déjà eu vent du cas de Philippe François. Sénateurs et députés de l'Hexagone, en 2022, ont plusieurs fois évoqué l'affaire au ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères. Un sujet qui pourrait également s'inviter à la prochaine rencontre entre le président de la République, Andry Rajoelina, et son homologue français Emmanuel Macron.

Une rencontre susceptible d'avoir lieu la semaine prochaine, à Paris. Certaines presses françaises pronostiquent déjà dans ce sens, compte tenu de l'intensité du lobbying mené par les soutiens de l'ancien officier français dans l'Hexagone. Menés par la fille de Philippe François, les soutiens de cet ancien colonel français ont mobilisé des élus français, des personnalités de différents horizons, pour défendre à ses côtés la cause de son père.

Ils crient à l'injustice et demandent l'intervention des autorités françaises pour libérer celui qui est accusé par la justice malgache d'être l'auteur d'un « coup d'Etat » contre le régime de Andry Rajoelina. Le camp de Philippe François, pourtant, renie les accusations qui sont portées contre lui et remet en question le fond du dossier.

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