Assassiné en 2007 à l'âge de 26 ans, le Congolais Floribert Bwana Chui Bin Kositi sera bientôt béatifié. Ce fervent catholique avait refusé de céder à la corruption en interdisant l'acheminement de riz avarié dans son pays en provenance du Rwanda. Pour sa mère, 17 ans après le drame, c'est une vive émotion. Témoignage.
Dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), c'est une vive émotion, des joies et méditations au sein de la communauté de l'Église catholique après la décision du pape François de bientôt béatifier Floribert Bwana Chui Bin Kositi, un jeune Congolais assassiné en 2007, après avoir refusé de céder à la corruption pour permettre l'acheminement de riz avarié depuis le Rwanda.
Sa mère, qui est toujours sous le choc, affirme que la décision de Vatican est le fruit de l'intégrité de Floribert et de son engagement envers la parole de Dieu.
Habillée d'une veste noire et d'une chemise verte, Kamara Ntawiha Gertrude se souvient encore aujourd'hui avec douleur de la mort de son fils, alors âgé de 26 ans.
« Je demande aux jeunes de suivre l'exemple de Floribert »
« Floribert Bwana Chui Bin Kositi, c'est mon fils aîné, lance-t-elle. C'est un garçon qui aimait beaucoup la prière et ses amis avaient dit qu'il n'avait pas passé la nuit à la maison. Et deux jours après, on a retrouvé le corps de Bwana Chui. Tout son corps était torturé. Mon fils nous faisait part de menaces par téléphone. Mais comme il priait beaucoup, il croyait que ça pouvait passer ».
Comme la plupart des chrétiens de l'Église catholique à Goma, l'annonce du pape a été accueillie avec joie au sein de la famille de Floribert, comme l'explique sa mère : « C'est vraiment quelque chose qui nous a beaucoup réjouit toute la famille. C'est ainsi que nous glorifions le Bon Dieu, ainsi que l'Église catholique et la Communauté de Sant'Egidio [une communauté chrétienne née en 1968, NDLR]. J'aime les jeunes et je leur demande de suivre l'exemple de Floribert. »
Floribert Bwana Chui Bin Kositi, jeune laïc de Goma était un fervent chrétien à la paroisse Saint-Esprit. Il sera le quatrième bienheureux en RDC après Isidore Bakanja, Anuarite Nengapeta et les martyrs d'Uvira [1].
[1] L'abbé du diocèse d'Uvira, dans l'est de la RDC et trois jeunes missionnaires avaient été tués le 28 novembre 1964.