Lors du match d'ouverture du Championnat de l'Asie du Sud-Est, le Cambodge a fait jeu égal avec la Malaisie le 8 décembre (2-2). Et ce, grâce à Abdel Kader Coulibaly, qui a inscrit le premier but des Cambodgiens pour sa toute première titularisation avec son pays d'adoption au Morodok Techo National Stadium de Phnom Penh.
Et voilà une histoire qui ne passera pas inaperçue dans le monde du foot. Le résultat prometteur pour les guerriers d'Angkor, souvent battus par les Malaisiens, a permis à Abdel Kader Coulibaly de prendre la lumière pour ses premiers pas en équipe nationale. Une équipe qui a été créée en 1933 et a rejoint la Fifa en 1953. Son tout premier match officiel en 1956 s'était soldé par une lourde défaite face à la Malaisie (9-2). En 2023, le Cambodge pointait à la 179e place du classement Fifa.
En U20 avec la Côte d'Ivoire
Abdel Kader Coulibaly, qui vient de l'est de la Côte d'Ivoire, est un vrai globe-trotteur du foot. Né il y a 31 ans à M'Bahiakro, il a joué au pays, en Roumanie, au Sénégal, en Indonésie, sans compter son passage par le Cameroun. C'est un ami qui lui parle du Cambodge après un test non concluant en Malaisie.
Abdel Kader Coulibaly joue au ISI Dangkor Senchey FC, un club fondé il y a huit ans, dont l'emblème est un éléphant, ça ne s'invente pas ! Il a aussi évolué dans le club de la police. Et à l'Asia Euro United à son arrivée en 2018.
« Au Cambodge, il y a des Brésiliens, des Canadiens, des Espagnols. Je connais deux autres joueurs ivoiriens. Il y a aussi des Ghanéens et des Camerounais », raconte l'intéressé au micro d'Oliver Pron dans l'émission Radio Foot Internationale.
Celui qui a choisi la nationalité cambodgienne avait eu l'occasion de jouer avec les U20 en Côte d'Ivoire. Mais à son âge, il savait que ce serait « compliqué » d'être appelé avec les Éléphants, champions d'Afrique en titre, alors, il a accepté cette belle « opportunité ».
Il aime le fish amok
Installé depuis plusieurs années au Cambodge, Abdel Kader Coulibaly avoue que c'est la « passion » du ballon rond qui l'a emmené si loin de sa terre natale. « Ici tout est différent, la nourriture, la langue. Mais c'est aussi ça le foot, profiter des opportunités pour jouer », dit celui qui vit avec son épouse sans gagner des fortunes dans un pays où la vie est bien moins cher. Abdel Kader Coulibaly qui a comme plat favori le fish amok, comprend quelques mots de cambodgien.
« Je suis allé un peu partout au Cambodge et j'ai eu loisir de visiter les temples d'Angkor, c'est magique (immense complexe en pierre, bâti sous l'Empire khmer entre le IXe et XIe siècle, NDLR) », se félicite Abdel Kader Coulibaly, qui visiblement s'épanouit du côté du delta du Mékong.
