Mardi, au Niger, dans le département de Téra, près d'une centaine de soldats sont morts dans un combat contre des jihadistes. Dans la fusillade, une cinquantaine de civils ont également été tués. Suite à cette hécatombe, l'état-major tenait ce mercredi matin une réunion d'urgence autour du chef des armées, le général Moussa Salaou Barmou. Les autorités organisent dans la journée des obsèques symboliques en hommage aux militaires tombés dans cette attaque, la plus meurtrière survenue au Niger depuis six mois.
C'est une attaque d'une rare intensité qui vient de frapper le Niger. Mardi 10 décembre, dans la petite localité de Chatoumane, près de Téra dans l'ouest du pays, c'était le jour de marché hebdomadaire. Les forces de défense et de sécurité nigériennes (FDS) ont pris l'habitude de sécuriser ce lieu durant les jours de forte affluence, car les marchés sont une cible habituelle des groupes armés.
Mais à la mi-journée mardi, et selon les informations de RFI, une vague de jihadistes à moto déferle dans le village, leur nombre bien supérieur à celui des militaires. Ils encerclent le marché, prenant les FDS nigériennes en étau, ce qui laisse croire à une opération planifiée.
Selon des sources sécuritaires et médicales, au moins 90 soldats sont tombés, ainsi qu'une cinquantaine de civils pris dans la fusillade.
Dix dépouilles de soldats inhumées symboliquement
Le massacre n'a pas été revendiqué, mais la région de Tillabéry, non loin de Niamey, se situe dans la zone des trois frontières avec le Burkina Faso et le Mali, où opère l'Etat islamique dans le Grand Sahara.
Les autorités nigériennes n'ont pas donné de bilan officiel, mais mercredi après-midi, dix dépouilles de FDS rapatriés de Chatoumane sont inhumées symboliquement au carré des martyrs de Niamey.
Près d'une centaine de soldats ont péri dans la fusillade, ainsi qu'une cinquantaine de civils. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière depuis celle du camp de Boni, survenue il y a six mois dans la même zone.