La Banque africaine de développement s'engage avec la société civile africaine

5 September 2016
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African Development Bank (Abidjan)

Trois des cinq priorités définies par la Banque africaine de développement (BAD) pour sa stratégie décennale prochaine étaient au centre des discussions entre représentants de l'institution et des membres de la société civile ouest africaine.

L'accès à l'énergie, la transformation de l'agriculture africaine et l'amélioration des conditions de vie des Africains à travers la création d'emplois pour les jeunes, considérés tous comme prioritaires en plus de l'industrialisation et l'Intégration de l'Afrique, ont fait l'objet de présentation et de vifs débats entre des représentants de la société civile ouest-africaine et de la BAD à Dakar.

La capitale sénégalaise abrite en effet depuis mercredi, et ce pour trois jours, la première consultation régionale avec les organisations de la société civile sur les cinq au total que la BAD prévoit d'organiser d'ici à la fin de l'année 2016, au niveau des Communautés économiques régionales africaines autour de son agenda pour la transformation du continent.

Une soixantaine de personnes, représentant la société civile des pays d'Afrique de l'Ouest principalement et des responsables de la BAD ont échangé sur les cinq priorités de la stratégie décennale de la Banque et la contribution des organisations de la société civile sur la mise en œuvre de ce plan.

A la suite de la présentation des trois priorités Maria Mulindi, conseillère du président de la BAD a affirmé au cours des débats qui ont suivi, que la mission de la Banque est de toucher par ses interventions les populations africaines qui se situent à la base de la pyramide. "La Banque veut passer à travers vous (société civile) pour atteindre la base de la pyramide" a-t-elle déclaré au cours de la session tenue mercredi après-midi.

"A Lusaka", faisant référence aux Assemblées annuelles de la BAD (23-28 mai 2016) au cours desquelles la Banque a organisé un forum des organisations de la société civile qui a permis d'instaurer un dialogue de haut niveau avec les OSC, "la Direction de la Banque a entamé un dialogue avec vous sur ses priorités dans trois domaines à savoir l'énergie, l'agriculture et l'emploi des jeunes".

"Le président de la BAD a dit qu'il y aurait ces consultations régionales. Il nous a demandé de ne pas fuir nos responsabilités" a-t-elle rappelé, exhortant la société civile à exprimer ses points de vue" sur ces priorités qui visent à transformer le continent africain d'ici à 2025.

Plusieurs responsables de la société civile ouest-africaine ont fait le déplacement. Ils "appartiennent tous à des organisations de la société civile intervenant dans les trois secteurs prioritaires (énergie, agriculture et emploi des jeunes)" qui sont au centre de la consultation régionale de Dakar, a précisé Mme Zeneb Touré, chargée principale de l'engagement de la Société Civile à la BAD.

Lors des échanges qui ont suivi la présentation de ces thématiques, la présidente de l'AFAO, l'Association des Femmes d'Afrique de l'Ouest, Khady Fall Tall, a exprimé son souhait de voir la BAD faire un travail de tri pour identifier les organisations de la société civile pouvant l'aider à réaliser les cinq priorités de sa stratégie décennale.

"Reconnaissance de la BAD qui essaie de s'approcher de nous (société civile) " a-t-elle d'emblée déclaré avant de poursuivre. " Il y a plusieurs sociétés civiles en Afrique. Nous avons la société civile de développement qui travaille à la base, nous avons une société qui travaille sur les droits des populations, mais aussi il faut le reconnaître nous avons une société civile politique" a-t-elle soutenu. Elle a ensuite demandé à la Banque de "s'appuyer sur la société civile de développement qui est en contact avec les populations rurales pour réaliser ces cinq priorités".

Pour sa part, Komi Abitor, de l'ONG togolaise, ETD (Entreprises Territoires et Développement) s'est félicité de cette nouvelle démarche de la Banque africaine de Développement qui consiste à se rapprocher des organisations de la société civile africaine afin de mettre sa stratégie décennale.

"La BAD a changé vraiment de politique et de stratégie d'intervention. Au travers de ce que nous avons vu, on peut dire que la Banque se positionne désormais comme étant un acteur majeur du développement inclusif de nos pays" a jugé Abitor. "Le sentiment que j'ai c'est qu'au travers de ces cinq priorités, c'est que la Banque pourra parler un langage qui se rapproche de celui des organisations de la société civile. La BAD commence à parler notre langage" s'est-il réjoui.

Il se dit "convaincu" que les organisations de la société civile peuvent apporter toute leur expertise à la première institution financière africaine. "Notre contribution s'est d'être impliqués dans l'identification des projets de développement qui permettent de répondre à ces stratégies définies par Banque, mais qui tiennent également compte des besoins réels des populations africaines" fait remarquer M. ABITOR, qui plaide pour "l'implication de la société civile dans la mise en œuvre des projets et sa participation à un dialogue constructif dans l'évaluation de ces programmes".

Après le forum qu'elle a organisé avec la société civile africaine lors des dernières Assemblées annuelles de l'institution à Lusaka en Zambie en mai 2016, la Banque africaine de Développement a décidé de tenir cinq ateliers régionaux au niveau des communautés économiques régionales autour de sa stratégie décennale axée sur les cinq priorités.

Lors de ces ateliers régionaux, la Banque et les OSC travailleront à identifier des projets phares parmi trois secteurs prioritaires et concocteront un cadre de partenariat entre les deux parties pour les dix prochaines années.

Dakar est donc la première étape de ce processus. D'autres consultations régionales seront organisées à Tunis, du 14 au 16 septembre, Yaoundé du 28 au 30 septembre, Johannesburg, du 14-16 novembre, et à Nairobi, du 30 novembre au 2 décembre 2016.

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